La section messine de la France insoumise demande à la mairie de Metz de se retirer du label « Les Plus Belles Fêtes de France », lié au milliardaire Pierre-Édouard STÉRIN, proche de l’extrême droite française. Le maire de Metz, François GROSDIDIER, ne l’entend pas de cette oreille et juge la polémique stérile.

Distinguée par l’association Les plus belles fêtes de France pour ses Fêtes de la Mirabelle, la ville de Metz fait face à une polémique, qui touche par ailleurs de nombreuses villes. Le label a pour ambition de promouvoir les fêtes du terroir partout en France. « Issues de nos traditions agricoles, de nos légendes, de nos modes de vies, de notre histoire ou de notre gastronomie, les fêtes sont l’expression de notre identité culturelle et sociale », précise le site de l’association.
Mais alors, où est donc l’objet de la discorde ? L’association en question et son label éponyme comptent parmi leurs financeurs le milliardaire Pierre-Édouard STÉRIN connu pour ses engagements ultraconservateurs.
En réaction à la labellisation « Plus Belles Fêtes de France » des Fêtes de la Mirabelle par l’association, la France insoumise appelle la collectivité à rejeter les possibles liens entre la fête populaire messine et ce label, qui serait le symbole « d’une reprise en main identitaire du secteur culturel », indique LFI
Les Fêtes de la Mirabelle de Metz ne peuvent être, de près ou de loin, concernées par des tentatives de récupération politiques ou identitaires, en contradiction avec l’esprit d’ouverture, de diversité et de solidarité qui sont l’essence même de notre culture.
communiqué de Charlotte LEDUC et Jean-François SECONDÉ, chefs de file de la France Insoumise pour les élections municipales à Metz
La Fédération de Moselle du PCF, et son porte-parole Julien ROCK, demandent également à ce que la « ville de Metz demande à ne plus être référencée par le label ».
Une « mauvaise polémique » pour François Grosdidier
Interrogé par Tout-Metz, le maire de Metz et président de la métropole, François GROSDIDIER, considère que l’emballement médiatique autour de la question est disproportionné et que la polémique n’a pas lieu d’être.
« C’est une polémique très idéologique qui ne m’intéresse pas. Je me fous pas mal de savoir si des gens sont de droite ou de gauche, d’extrême droite ou d’extrême gauche quand ils disent qu’une ville est belle et qu’une fête est magnifique. Il y a une polémique paraît-il parce que ce label serait dirigé par quelqu’un d’extrême droite. Je m’en moque. S’il avait des sympathies d’extrême gauche, ça m’irait très bien aussi. »
Pour le maire, les compliments sont donc bons à prendre d’où qu’ils viennent. Je regrette cette prise en otage idéologique d’une grande fête populaire qui est justement un moment de concorde. On est dans la communion où les gens oublient leurs origines, leurs religions, leurs orientations idéologiques. Nous avons besoin de ces grands rassemblements », continue François GROSDIDIER.
Pour l’édile, les prises de position des mouvements de gauche témoigne d’une hostilité envers les traditions locales :
« Si certains veulent qu’on abroge toutes les fêtes traditionnelles qu’ils le disent. Moi, j’accepte toutes les innovations. J’accepte que toutes les minorités s’expriment. Je n’accepte pas qu’on veuille éradiquer les traditions, et les fêtes traditionnelles qui correspondent toujours aux attentes de la population. »
Une dizaine de villes ont déjà demandé à faire retirer leurs fêtes du label, à l’image de la ville d’Obernai en Alsace, labellisée pour son marché de Noël. Contrairement à ces collectivités, Metz ne demandera pas le retrait de la page du site de l’association Les plus belles Fêtes de France présentant les Fêtes de la Mirabelle.
« Pourquoi je demanderai le retrait d’une publication favorable à la Fête de la Mirabelle invitant à y aller ? », tranche le maire, qui juge le débat « surréaliste ». Ce dernier précise que la ville n’a en aucun cas payé figurer sur le site. « On n’a rien demandé, on n’a rien payé, on est sur une mauvaise querelle, une mauvaise polémique », explique-t-il.
La polémique arrive quelques jours à peine avant le lancement de l’édition 2025 des Fêtes de la Mirabelle qui commencera le vendredi 22 août avec l’élection de la Reine de la Mirabelle et la foire de la Mirabelle, avant de poursuivre pendant deux week-ends. Cliquez ici pour plus d’informations.