Ce jeudi 26 juin 2025, l’hôtel de région de Metz a accueilli la séance plénière du conseil régional. À cette occasion, une convention 2026-2028 dite cadre a été signée par les représentants des 5 universités du Grand Est ainsi que le ministre chargé de l’Éducation supérieure et de la recherche, Philippe BAPTISTE.
L’objectif de cette convention est d’établir un partenariat entre la région, l’État et les universités afin de confère davantage de pouvoir aux recteurs, ces derniers étant jugés plus aptes à prendre en compte les besoins locaux.
Elle intervient dans un contexte particulier pour le monde de la recherche. Du côté des États-Unis, les chercheurs font face à des coupes budgétaires dans le financement de leurs projets, raison pour laquelle le mouvement Stand Up For Science France se mobilise.
À ce sujet, la région a lancé un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI), qui prévoit l’accueil en France des chercheurs de haut niveau exerçant actuellement aux États-Unis. Du 1er juillet au 30 septembre 2025, les intéressés pourront déposer des dossiers au sujet de leur projet scientifique, du budget requis et des priorités régionales avec lesquelles il peut s’articuler.

La convention-cadre est une nouvelle action menée par la région qui vise à affirmer son soutien aux universités. Elle se décline en cinq conventions bilatérales, une par université du Grand Est, soit l’Université de Lorraine, de Strasbourg, de Reims, Troyes et de Haute-Alsace.
Les grands principes qui la régissent sont :
- une autonomie renforcée pour les établissements
- une gouvernance collégiale et territorialisée
- une stratégie européenne et transfrontalière consolidée
- des chantiers prioritaires en lien avec les besoins des territoires
Si le RN reste dubitatif face aux moyens mis en place et s’inquiète d’une fuite des cerveaux Français vers d’autres pays au profit des chercheurs américains, la majorité des partis politiques représentés au conseil régional soulignent le bien-fondé et la nécessité de l’initiative.
Du côté des écologistes et de la gauche, on regrette simplement que les sciences humaines et sociales soient les grandes oubliées des secteurs prioritaires. Après leurs interventions, la droite majoritaire s’est voulue rassurante : elle entend leurs ambitions à ce sujet et leur promet de travailler ensemble.
L’accord cadre a obtenu le soutien général de tous les partis politiques, « malgré quelques imperfections », comme le rappellent les écologistes. Face aux difficultés rencontrées par l’enseignement supérieur, tous les acteurs s’accordent à dire qu’il est grand temps d’agir.
Un accord scellé à Metz
Hélène BOULANGER, présidente de l’Université de Lorraine, a débuté sa prise de parole en citant Julie-Victoire DAUBIÉ, militante et première femme française à s’inscrire aux épreuves du baccalauréat : « En France, l’initiative sociale nous manque plus que la liberté ». Selon la présidente, « cette phrase souligne qu’il est possible de changer le monde, à condition d’en prendre l’initiative ». Ce que permet la signature de cette convention-cadre, selon elle et ses collègues qui se sont exprimés à tour de rôle.

Le ministre en charge de l’Éducation supérieure et de la Recherche, Philippe BAPTISTE, a insisté sur l’importance du débat à ce sujet, qui selon lui, ne dispose pas de suffisamment de place dans le monde politique actuel.

Après avoir rappelé les engagements pris par l’État en ce qui concerne les budgets alloués à l’Enseignement supérieur, le ministre a montré son soutien aux territoires et à la région Grand Est dans cette démarche.
« Nous avons la responsabilité partagée de cet enseignement, dans un dialogue continu. Cette ambition se traduit par la mise en place de nouveaux contrats d’objectifs moyens et de performance (COMP) entre nous et les établissements. Nous simplifions le système actuel marqué par une multiplicité de facteurs. Ces contrats ne doivent pas être négociés depuis Paris, mais doivent faire l’objet d’un dialogue direct avec les recteurs de la région. Ils sont les mieux placés pour connaître les réalités des territoires ».
Philippe BAPTISTE, ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
Écoutez les réponses complètes du ministre Philippe BAPTISTE ici :
Après les discours et l’expression des partis politiques, les représentants des universités, la région et le ministre ont signé ensemble cette nouvelle convention, qui marque le début d’une coopération jusqu’en 2028.