Politique & social

Politique de la ville : la précarité toujours bien présente en Lorraine

logo-inseeLes 85 quartiers prioritaires définis en Lorraine dans le cadre de la mise en place de la politique de la ville viennent de faire l’objet d’une étude de la part de l’INSEE qui révèle un renforcement des populations précaires vivant dans ces quartiers. Soit la confirmation d’une forme d’échec de cette politique.

Une publication de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) nous rappelle que les personnes en situation de précarité sociale et financière ne sont jamais très loin de chez nous.

Avec la notion de « politique de la ville » mise en place dans les années 80, des quartiers prioritaires, visant à y réduire une pauvreté plus présente qu’ailleurs, ont été définis.

En Lorraine, on en compte 85, répartis dans 21 unités urbaines et 56 communes. Ils représentent une population de quelque 175.000 personnes.

La dernière étude de l’INSEE souligne et confirme que ces quartiers cumulent généralement les difficultés sociales et économiques telles qu’un taux de chômage plutôt élevé et de faibles revenus.

En Lorraine, ils représentent 16% de la population des unités urbaines (des communes ou unités de communes qui comptent au moins 2.000 habitants), sachant que leur importante démographique varie. Elle est ainsi de 2,6% à Sarrebourg, de 11,0% à Metz, de 13,6% à Nancy, de 16,0% à Thionville, jusqu’à 43,8% à Toul et… 65,0% à Farébersviller.

La tendance démographique serait, selon l’INSEE, à la baisse dans ces quartiers. En Lorraine, de 2007 à 2009, une baisse de 3% de leur population aurait été observée, « une évolution démographique qui n’est pas liée à celle de l’agglomération à laquelle ils appartiennent ».

Autre enseignement : le revenu moyen des ménages – on les appelle unités de consommation – logés dans ces quartiers prioritaires lorrains s’élève à 10.400 euros par an, soit 40% de moins que les revenus moyens lorrains et français.

A ce sujet, l’INSEE note que « cet écart est un des plus forts de France, signe d’une grande fragilité de ces quartiers en Lorraine ».

Plus sérieux encore, un quart de ces ménages enregistre un revenu moyen annuel de 8.600 euros, « soit une des limites les plus basses de tous les quartiers prioritaires français ».

En Lorraine, 81% des ménages vivant dans des quartiers prioritaires sont locataires, dont 4 sur 5 en habitation en loyer modéré (HLM). D’un point de vue familial, les grands ménages et les familles monoparentales y sont surreprésentés.

« Ce sont les situations familiales les plus fragilisées », note l’INSEE, du fait que pour les grandes familles, les revenus des adultes sont à répartir entre beaucoup de personnes ; et que pour les familles monoparentales (des mères isolées dans 4 cas sur 5), « la présence d’une seule source de revenu fragilise sa situation financière ».

Enfin, on retiendra encore que l’intégration au marché du travail pose également problème pour les habitants de ces quartiers. En effet, 23% des ménages de ces quartiers touchent des allocations de chômage, contre 16% pour les agglomérations dites « normales ». Près de 65% des jeunes n’y ont pas de diplôme supérieur à égal au baccalauréat, contre 45% ailleurs.

« S’ajoute à cela une discrimination par le lieu de résidence qui pénalise l’accès à l’emploi de ces populations, notamment des hommes », souligne également l’INSEE.

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