Politique & social

Budget 2016 à Metz Métropole : marche ou crève

Les maires et conseillers territoriaux de l’agglomération de Metz Métropole se sont penchés sur les orientations budgétaires de 2016 le lundi 7 mars 2016.

Ce débat se place dans un contexte où l’agglo est en proie à des réductions continues des dotations de l’état depuis 2012, après la récente perte du statut de capitale de région, et face à une concurrence exacerbée des grandes villes entre elles pour attirer entreprises et habitants.

DOB-Metz-Metropole-2016

Les prises de parole ont, pour une bonne partie, conclu à la nécessité de poursuivre la mise à niveau de l’agglomération, et donc au maintien d’une politique certes moins ambitieuse mais encore active… avec pour conséquence inéluctable, la hausse des taxes courant 2016. Une hausse refusée par Nathalie Colin Oesterlé, Marie-Jo Zimmermann, le FN, et Emmanuel Lebeau.

Les « pour » et les « contre » ont pu s’exprimer sur leur vision des choix budgétaires à mettre en oeuvre, au regard de l’exposé de la situation financière réalisé par Thierry Hory, maire de Marly et président de la commission des finances de l’agglomération.

Car d’emblée, la couleur était annoncée par ce dernier : malgré les baisses de l’encours de la dette et des dépenses de fonctionnement de l’agglomération, la baisse des dotations de l’état fait encore son oeuvre et ravine les budgets de l’agglo. Alors que la baisse des dépenses avait permis de contrebalancer la baisse des dotations en 2015, il n’y a plus de marges de manoeuvre en 2016, alors même que la baisse de la DGF 1, elle, se poursuit.

Si les échanges de points de vue ont été clairs et le débat de qualité, un point est néanmoins resté dans le flou complet : le montant exact de la hausse envisagée. Un choix dommageable au vu de l’importance des décisions à prendre, et un chiffre stratégique qui manqua bien trop à l’appel.

Deux visions stratégiques opposées

Si le seul chiffre à communiquer n’a donc pas été transmis aux élus, les observateurs ont bien compris que deux grandes possibilités s’offraient ainsi à Metz Métropole, correspondantes à deux visions totalement opposées de la stratégie.

Tout arrêter et réduire les services aux habitants

Première possibilité, stopper les investissements  ou les réduire drastiquement, et réduire certains services apporté aux citoyens.

Ainsi dans ce cadre, Emmanuel Lebeau proposait de supprimer la dotation de solidarité aux communes et de réduire le cadencement de certaines lignes de bus (« faire avec ce que l’on a, et réduire ce qu’il faut pour ne pas augmenter les taxes »). De son côté Françoise Grolet suggérait de stopper le projet de centre des congrès. Des choix qui respectivement, selon Thierry Hory, auraient pour effet de transférer la hausse des taxes individuellement dans chaque commune, et ne changeraient rien aux 10 millions prévus au regard des pénalités engendrées et des sommes déjà engagées.

Derrière cette même stratégie, deux lectures budgétaires : l’une se concentre sur la baisse des frais de fonctionnement en attendant des jours meilleurs, bien que l’on puisse douter d’une hausse des dotations dans l’avenir, l’autre, d’ailleurs caractéristique de chacune des prises de position du parti d’extrême droite, rejette et vote contre tout, imaginant une métropole figée dans un monde qui bouge. Dans cette catégorie s’ajoutent les quelques élus qui auront préféré la posture politique, sans contre-proposition concrète ou suffisamment dotée.

Poursuivre les efforts, au pris d’une hausse des taxes

Seconde possibilité, soutenue par Thierry Hory, cibler l’attractivité en maintenant l’investissement, avec en ligne de mire, le maintien voir la création de projets attirant entreprises et emplois sur le territoire de l’agglomération.

En filigrane, le discours de Jean Luc Bohl, relayé par plusieurs maires et conseillers communautaires, de ne pas baisser les bras, à l’heure où les autres agglomérations concurrentes, elles, poursuivent leurs efforts. Bref, ne pas abandonner le combat.

Pour combler le trou dans le budget, et continuer à aller de l’avant, la seule possibilité suffisante qui s’ouvrirait à l’agglomération, serait donc la hausse de la taxe foncière et de la taxe d’habitation. Dans des proportions que Thierry Hory souhaite ne pas voir dépasser 2 chiffres, sans donner plus de précisions, mais en affirmant qu’il s’agirait là de la dernière augmentation du mandat.

Peste ou choléra ?

En résumé de ce DOB, le budget de Metz Métropole en 2016 c’était un peu « marche ou crève » : nulle agglomération de France ne peut s’arrêter de progresser, mais toutes ont affaire aux mêmes contraintes budgétaires, et considèrent qu’arrêter les investissements va à l’encontre des demandes des habitants en termes de qualité de vie, à une exception près : la baisse de la pression fiscale.

Entre les deux, les élus ont tranché. Dans un contexte de crise et de baisse des financements de l’Etat, il ne fallait pas s’attendre à des bonnes nouvelles.

Le budget, lui, sera voté au mois d’avril prochain, on saura alors le pourcentage exact de la hausse des taxes.


1 DGF : dotation globale de fonctionnement

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3 commentaires

  1. Bien sûr qu’il faut poursuivre l’engagé mais les élus connaissaient ce qu’il allait advenir c’est en cela qu’ils ne sont pas soucieux de finances saines et qu’ils sont fautifs.

    Au lieu de regarder la situation qui allait advenir, ils ont préféré se mettre la main sur les yeux.
    La technique n’est pas neuve, c’est une course en avant de tous les élus car ils ne savent faire que comme cela.
    Pas de créativité!

  2. comme toujours hausse des taxes c est toujours le meme discours . ces gens la une fois elus n ont plus de compte a rendre au peuple c est une honte surtout lorsqu on entend parler du projet de construction de nouveaux locaux pres de pompidou . ce genre de decision devrait etre soumise a referendum l avis du peuple compte c est lui qui paie y en a mare de ces politiques qui se gaves

  3. C’est marrant de voir que tous ces politiques ne pensent jamais à supprimer les doublons ou « triplons » ou même « quadruplons » qui existent entre Metz, Metz Métropole, le département et la région.
    Ils ne pensent pas non plus à supprimer les dizaines de vice-présidents qui ne servent pas à grand-chose sauf à améliorer leurs salaires.
    Il est vrai que l’argent des contribuables ne coûte pas cher et qu’il est plus facile de faire serrer la ceinture des autres.

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