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Danse : Kubilaï Khan Investigations au théâtre du Saulcy

L’Arsenal Danse aussi au théâtre du Saulcy ! Kubilaï Khan Investigations et la Compagnie Ludica présentent Koko Doko, les mercredi 29 et jeudi 30 janvier prochains à 20h. Franck Micheletti, chorégraphe et directeur artistique de Kubilaï Khan Investigations, nous livre ici un duo de danse poétique et décalé sur fond blanc et images magiques des projections de la Compagnie Ludica. L’univers poétique revêt bras et jambes et s’agite, se déploie, au profit d’apparitions surnaturelles que l’on n’oublie pas.

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« Au milieu de nulle part, entrez dans un monde flottant et cristallin, à la découverte des paysages assoupis dans vos rétines »

Durée : 1h10

Tarifs : de 6,50 à 18€ / étudiants (passeport cult.) : 6,50€ / – de 26 ans ; Rmiste et demandeur d’emploi : 8€

Franck Micheletti (né à Nice en 1966) se consacre tout d’abord au théâtre avant de privilégier la danse, et cette première vocation insiste peut être sur la volonté du futur chorégraphe d’inscrire les corps dans un passif de mots et d’émotions, dans un lieu de représentation où s’évoque l’humain dans la fiction, fiction traitée comme miroir qui soutient et accentue le réel.

Son parcours chorégraphique se distingue au travers de collaborations avec la compagnie Joseph Nadj, au sein de laquelle il interprète de nombreuses pièces dont « Les échelles d’Orphée » ; « Les commentaires d’Habacuc » ou encore « Le cri du caméléon » (1995), dont il est l’assistant metteur en scène.

C’est un an plus tard, en 1996, qu’il créée en partenariat avec Cynthia Phung-Ngoc, Ivan Mathis et Laurent Letourneur le collectif Kubilaï Khan Investigations, installé à Toulon.

De part son nom, Kubilaï Khan (empereur chinois au XIIIème siècle, symbole d’unification), la compagnie exprime déjà la volonté de s’inscrire dans une démarche artistique bien précise d’échanges culturels, largement influencée par l’orient, fédératrice de talents dont elle n’étouffe pas moins l’énergie créatrice de chacun. On parle « d’identité plurielle », de partage. Une humanité assemblée qui s’enrichie de l’individualité.

Dès lors, les créations et les rencontres se multiplient, car le collectif réagit de cette manière, stimulé par l’apport de chacun. Nouvelles têtes, nouveaux horizons, nouvelles inspirations. Toujours nouveau ! Des constructions c’est des hommes.

Chez Kubilaï Khan on vient de la danse bien sûr, mais aussi du théâtre, du cirque, de la musique surtout – Rui Owada et Takumi Fukushima – dont les nombreuses contributions ont largement façonné l’émotion des spectacles du collectif. La musique sublime qui sublime. En direct, quelqu’un là, à gauche, joue du violon, comme dans « Sorrow Love Song » (2004), on entend une voix et contemple cette autre femme accrochée à une ficelle tendue dont elle essaye de se défaire. Mais la danse, les mouvements, viennent de là, de cette vaine tentative. Si d’aventure elle y parvient, elle ne danse plus, et le vide serait terrible. Ce spectacle là, c’était de l’amour et des humains qui avaient conscience de se perdre. Magnifique violon, magnifique voix, admirable manière d’évoquer, et en moi, de provoquer.

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D’autres créations encore : »Gyrations of barbarous tribes« ; « Mondes, Monde » ; « Constellations 1 » dans le cadre d’une résidence à l’Arsenal cette année. Collaborations et partenariats riment avec géographie, avec voyages. Kubilaï Khan Investigations témoigne d’un goût certain pour l’humain, mais aussi pour le lointain, les cultures, les racines comme ils le disent eux-mêmes, et cette phrase magnifique qui retranscrit très justement ce vers quoi se dirigent leurs créations : « l’être humain regardé comme une carte géopoétique. »

Kubilaï Khan vient de là, de partout !

Et maintenant « Koko Doko » (« où est ici ? » en japonais), création 2006. De la musique, de la scénographie et deux corps perdus dans un lieu transformé.

« Est-ce que je vois ce que je rêve ou est-ce que je rêve ce que je vois ? »

C’est dire si leur danse nous emmène loin, si loin que l’endroit où on se trouve paraît inexploré, vierge, et le collectif répond à ce mystère par la recherche (Investigations !) du réel, de ce qu’on est et de ce qu’il nous reste, dans un monde toujours nouveau. L’art devient laboratoire d’une science commune, toujours secrète, impossible à situer. Où est ici puisqu’il n’y a plus d’ailleurs? Quelque part ? Peut être que c’est ça être présent : ne pas savoir où l’on est.

Il nous faut donc retenir ce souvenir d’avoir vécu le présent. À voir et à garder absolument avec soi !


Sources photographies: Kubilaï Khan InvestigationsLiens utiles :

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