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Théâtre : Juste la fin du monde

Samedi 19 janvier à 20h, le théâtre Gérard Philipe à Frouard accueille la compagnie Le Théatre du Jarnisy pour une représentation de Juste la fin du monde, pièce de 1990 écrite par Jean-Luc Lagarce.

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Louis revient pour annoncer qu’il part.

C’est un retour, des retrouvailles familiales, un retour vers les souvenirs, l’histoire et l’intime des mots qui ne se sont pas encore dits, des querelles fantômes aux violences jusqu’alors tues. Un retour vers les siens.

« Sur scène où les espaces de la maison sont évoqués comme en un jeu de construction, ils attendent pour rejouer ensemble, ceux-là et lui, l’histoire intime, entre tragédie et vaudeville évidemment. »

(Tout public à partir de 14 ans)

Attention, la représentation du vendredi, à 14h30, est une séance scolaire uniquement !

Durée : 1h35

Tarifs : 12€, 10€, 5€, 2€

Nombreuses possibilités de tarifs réduits, et fantastique accueil !

Louis revient pour annoncer qu’il part.

Il se souvient de ce besoin de retourner vers les siens, les retrouver, avertir qu’il s’agit là d’un ultime passage. Et chacun, sur scène, attend de rejouer l’histoire tragique, l’histoire intime. Ils se réserveront tous ce besoin de parole, légitimité bafouée depuis le temps. Louis le « fils étrange ». Le « frère absent ». Des mots de disputes bondissent et s’empilent, remplissent l’espace d’une maison de vide et d’amour qui ne se témoigne qu’au travers des collisions qu’on provoque. La violence des mots est ni plus ni moins la marque de l’amour qu’ils se portent, comme on est marqué, nous spectateurs, par une vie qui s’en va.

Louis revient pour annoncer qu’il va mourir.

Une écriture profonde à laquelle Jean-Luc Lagarce (1957-1995) insuffle une nostalgie, un désespoir peut être, et aussi une violence (de désespoir) qui prend la forme d’une cruauté triste, une cruauté de passage qui dénonce par le mot la douleur qui ne s’explique hormis dans cette brutalité des larmes. Des mots que personne n’osait prononcer de peur qu’ils ne soient pas vrais, véritablement dédiés aux sentiments qui nous brûlent,

Et souvent c’est de l’amour, grand et incapable.

« C’est que je devrais pousser un grand et beau cri,
Un long et joyeux cri qui résonnerait dans toute la vallée,
Que c’est ce bonheur là que je devrais m’offrir,
Hurler une bonne fois,
Mais je ne le fais pas.
Je ne l’ai pas fait.
Je me remets en route avec seul le bruit de mes pas sur le gravier.
Ce sont des oublis comme celui-là que je regretterai. »

Cette manière d’écrire est une manière de dévoiler, de donner un sens. Epeler la douleur interne certes mais en perpétuelle attente de visibilité. Jean-Luc Lagarce rend visible par les mots et joint les personnages et les personnes au travers de leur fragilité.


Source photographie: Stéphane MohamedLiens utiles :

6 commentaires

  1. Oui merci ! Je devrais mettre les liens vers d’autres sites, notamment les officiels ! Par contre pour vendredi, la représentation a lieu à 14h30, et elle est réservée au scolaire, c’est important de le préciser !
    Voilà, à bientôt !

  2. c’est de toute façon trop tard pour ceux que ça aurait intéressés, mais le site web du théâtre indique une représentation le 18 janvier à 20h, c’est bizarre ?

  3. C’est une erreur surtout ! ça arrive… En tout cas c’était un grand moment ! Le texte et le jeu particulièrement. Et la pièce a eu du succès lors des deux représentations, et c’est tant mieux ! A suivre donc !

  4. J’avais vu la pièce au Jarnisy (20 personnes dans la salle). Il faut savoir que cette pièce avait été refusée par tous les comités de lecture lorsque Lagarce l’a présentée. Il a repris complètement le texte et ça a donné Le Pays Lointain.
    Franchement, on comprend pourquoi ce premier texte a été refusé : c’est lourd, c’est boursouflé, c’est plein de tics d’écriture qui font toc. Quel étrange idée pour faire découvrir Lagarce que de choisir son plus mauvais texte !

    Et pour ne rien gâcher, la mise en scène m’a fait furieusement penser à ce qu’on voyait dans le théâtre d’avant-garde dans les années 70.

    Bref, ce fut une soirée ennuyeuse.

  5. Ce qui reste un avis tout à fait personnel évidemment ! Les deux représentations au Théâtre Gérard Philipe ont eu bien du succès (20×10 personnes dans la salle), et moi qui ne connaissais que très peu Jean-Luc Lagarce cette pièce m’a carrément donnée envie de m’y intéresser davantage. J’ai trouvé son écriture très intéressante et, du coup, le jeu encore plus appréciable du fait de la difficulté !
    Et puis comme le disait si bien mon pote Georges Braque : « Il ne faut pas demander à l’artiste plus qu’il ne peut donner, ni au critique plus qu’il ne peut voir.

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