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Florange : Mittal rencontre les syndicats et s’explique

Ce jeudi 13 décembre 2012 à 14h30, la direction d’ArcelorMittal organisait un comité central d’entreprise extraordinaire, à Paris, afin d’expliquer l’accord passé avec l’Etat et détailler les termes du contrat, aux syndicats.

Après deux longues semaines de polémiques Mittal s’exprime enfin.

Pour en savoir plus sur l’accord entre Mittal et le gouvernement français et la promesse d’investissement de 180 millions d’€ dans les hauts fourneaux de Florange, cliquez ici.

Au lendemain de la rencontre, la réaction des syndicats face aux explications de la direction est plutôt mitigée. Quand la CFDT et la CFE CGC se disent généralement satisfaits des réponses obtenues, la CGT et FO, elles, claquent la porte et quittent la réunion au bout d’une heure de discussion.

La CFE CGC, par la voix de François Pagano, a expliqué à l’AFP que les principaux points de conflit avaient été éclaircis et qu’ils avaient obtenu “les assurances sur le traitement de chaque salarié d’ArcelorMittal”.

Pour la CFDT, des zones d’ombres subsistent. Si des investissements de la direction ont été confirmés et devraient survenir dès le début de l’année 2013, concernant le projet Ulcos, la confusion est toujours présente.

Les 629 postes de la filière liquide vont bien disparaître. La Direction d’ArcelorMittal s’est engagée à ne pas licencier les salariés. D’après l’AFP, des “mesures d’âge” seraient appliquées. On pourrait donc imaginer des retraites anticipées. Les négociations devraient s’enclencher dès janvier 2013.

La CGT et FO font toujours appel à la mobilisation des salariés, refusant catégoriquement cet accord. La direction d’ArcelorMittal serait désolée de leur départ anticipé et souhaiterait que les deux syndicats participent aux prochaines rencontres.

La paix n’est pas encore déclarée entre les syndicats et la direction d’ArcelorMittal. Si les discussions avancent, les désaccords persistent.

Mittal s’explique aussi dans le Figaro

Parallèlement, Le Figaro a publié une interview de Lakshmi Mittal qui revient sur les différents points ayant soulevé la colère des salariés et l’émotion des français.

Dans cette interview, Mittal explique que l’accord a été décidé pour assurer un avenir pérenne à ses activités en France. Il ne s’agit donc pas uniquement de Florange, mais bien de la totalité des sites ArcelorMittal qui est en jeu.

« Nous ne nous sommes pas inscrits dans le court terme à l’occasion de cette négociation, mais bien dans le long terme. Et c’est dans l’intérêt de toutes les parties prenantes -nos 20.000 salariés, nos clients et nos actionnaires- qu’il fallait raisonner. »

Mittal a confirmé s’être engagé à trouver une solution pour les 629 salariés et à leur éviter le licenciement. Il réaffirme la volonté d’investir 180 millions d’euros sur les cinq prochaines années et de maintenir l’activité d’emballage dans le même délai.

Le dirigeant affirme également n’avoir reçu aucune offre pour le site de Florange. D’après lui, il semblait évident que si ces hauts fourneaux avaient été intéressants ou rentables, la société les auraient maintenus en activité.

Pour Mittal, « la fermeture des hauts-fourneaux n’aurait dû être une surprise pour personne ». Le dirigeant rappelle que celle-ci était prévue dès la reprise du site et auraient dû être effective depuis 2010. Ce point aurait été précisé dans le plan Apollo, datant d’avant l’OPA (Offre Public d’Achat).

A propos des paroles d’Arnaud Montebourg, Mittal a réaffirmé avoir été choqué, rappelant du même coup que la société emploie 20 000 salariés en France et que les sites de notre territoire constituent 35% de la production d’acier en Europe.

« Comprenons-nous bien: j’aimerais produire plus, vendre plus. Je n’aime pas fermer des usines, je n’aime pas réduire les effectifs. Je le fais parce que c’est nécessaire dans un marché européen qui connaît des surcapacités de production, dont les clients ne sont plus là et sur lequel nous ne pouvons plus, trimestre après trimestre, perdre de l’argent. »

Concernant le retrait de candidature pour le projet Ulcos, Mittal explique vouloir toujours s’engager dans cette démarche mais que le projet n’est actuellement pas prêt technologiquement. Il a également annoncé un investissement  de 13 millions d’euros dans la recherche.

En conclusion de son interview, Mittal revient sur la très importante dette de la société et sur ses efforts pour la réduire.

« ArcelorMittal est entré dans la crise avec 32 milliards d’euros de dette. Nous l’avons réduite de plus de 10 milliards depuis, en travaillant sur nos coûts, en cédant des actifs, et nous continuerons. »

La direction d’ArcelorMittal a rencontré le 13 décembre 2012, les représentants des syndicats de Florange pour revenir sur l’accord pris avec l’Etat français le 1er décembre dernier.


Citations de Lakshmi Mittal tirées de son interview au Figaro, publiée le jeudi 13 décembre 2012.

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