Mittal rencontre Hollande : le néant pour Florange (mis à jour)

Le Président de la République, François Hollande a rencontré Lakshmi Mittal, ce 27 novembre 2012 à l’Elysée.

A l’ordre du jour, notamment, le délai de 2 mois, accordé à l’arraché par l’aciériste pour une éventuelle reprise (partielle) des hauts-fourneaux et de la cokerie de Florange, qui arrive à son terme le 1er décembre ; mais aussi les propos d’Arnaud Montebourg, Ministre du redressement productif, envers l’industriel.

Arnaud Montebourg aurait déclaré dans Les Echos « Nous ne voulons plus de Mittal en France parce qu’ils n’ont pas respecté la France ». Propos que la famille Mittal a décrit comme « extrêmement choquants ».

Après Hayange, Gandrange, Florange, sans parler de ce qui se passe de l’autre coté de la frontière chez nos amis luxembourgeois, les salariés d’ArcelorMittal sont plutôt malmenés ces derniers mois, voire dernières années.

Certains considéraient cette rencontre comme potentiellement décisive pour l’avenir du site de Florange, en tout cas ceux qui nourrissaient encore un espoir.

Leur première réaction a probablement été celle de la déception, si tant est que cette visite à l’Elysée ait pu susciter une quelconque émotion, tant l’espoir était ténu.

Appelons cela un résultat

En effet, après cette rencontre dont le résultat pouvait toucher des centaines de familles en Lorraine, le seul résultat obtenu semble avoisiner le néant le plus total. Le message officiel transmis étant la demande de François Hollande de poursuivre les discussions jusqu’au terme de l’ultimatum de Mittal. Et il aura fallu 1h environ pour accoucher de cela.

A moins que l’on ait affaire à la préparation d’un coup de théâtre prévu pour samedi, date de la fin de cet ultimatum, ce vide porte un goût amer. On peut se demander si l’on pouvait espérer mieux avec ce personnage, « Lakshmi Mittal », affublé du titre d’homme le plus détesté de Lorraine.

Force est de constater qu’au moment de rédiger cette mise à jour de notre article, l’industriel n’a que faire des gesticulations gouvernementales, et qu’il poursuit des objectifs bien différents de ceux de l’Etat.

Et maintenant on fait quoi ?

Même la possibilité d’une nationalisation temporaire, évoquée récemment, et appelée des voeux des élus mosellans, n’a pas été évoquée au sortir de la rencontre au sommet.

Aux quatre coins de la région, qui subit saignée sur saignée depuis plusieurs années maintenant, les élus se battent encore pour sauver ce qu’il sera possible de ne pas brûler sur l’autel de la mondialisation.

Hier, des équipes entières servaient de variable d’ajustement pour des durées plus ou moins temporaires. Aujourd’hui, ce sont des sites industriels complets qui font l’objet d’un effroyable jeu d’optimisation sur l’échiquier économique mondial, et les conséquences de ce jeu sont le plus souvent définitives. L’humain lui, n’a toujours pas son mot à dire.

Et les lorrains de se demander quelle alternative ils ont à leur disposition. La première : attendre samedi et son éventuel incroyable retournement de situation. La seconde : espérer qu’un hypothétique plan B (ou Z) ne sorte d’un quelconque chapeau… et se demander pour combien de temps il fera l’affaire.

Toujours est-il que dans aucun de ces scénarios, ils n’ont la sensation d’avoir leur destin entre leurs mains.