C’est un nouveau livre de référence pour les passionnés d’Histoire : « Metz à la fin du Moyen Age ». Issu d’un travail pluridisciplinaire de 24 auteurs (historiens, historiens de l’art, archéologues, etc…), l’ouvrage propose un panorama de l’histoire messine de la fin du XIVème milieu XVIème siècle et aborde une soixantaine de thèmes.

Comme l’explique Julien TRAPP, directeur de l’ouvrage, cette publication manquait : « Il y avait beaucoup de travaux scientifiques réalisés depuis une trentaine d’années, mais il n’y avait pas eu de synthèse produite jusqu’à présent. La dernière remontait à 1950, une thèse de Jean Schneider, qui se focalisait plutôt sur les XIIIe et XIVe siècles. »
Il présente le livre à notre micro :
Les articles sont ponctués de cartes et d’encarts pour faciliter la lecture. Destiné aux historiens, aux étudiants et aux amateurs de l’histoire messine, « Metz à la fin du Moyen Âge » plaira plus largement à tous les curieux qui aiment la ville de Metz.
Metz, comme vous ne l’avez jamais lue
La recherche nous permet année après année d’affiner nos connaissances sur la Metz médiévale. Des découvertes archéologiques majeures ont eu lieu à Metz au cours des dernières décennies, comme la fouille de la place Comédie en 1992. Cette dernière a permis de mieux comprendre le port médiéval de la ville, situé à l’époque sur les berges du bras intérieur de la Moselle. Il est aujourd’hui totalement enfoui sous les constructions modernes.
« Avant, on se s’appuyait essentiellement sur les textes. Désormais, nous avons une approche renouvelée de la culture matérielle. Les fouilles ont largement enrichi notre compréhension de la fin du Moyen Âge à Metz. »
explicite Mylène PARISOT, docteur en histoire médiévale de l’université de Lorraine
Metz conserve des vestiges antiques visibles jusqu’au XVIIIe siècle, comme les grands et petits amphithéâtres ou les thermes. « Les contemporains de la Metz médiévale voyaient quotidiennement ces vestiges. Cela modifie leur perception de la ville au Moyen Âge et nous devons le prendre en compte », ajoute Julien TRAPP.
L’étude du fonds monétaire du musée de La Cour d’Or, une collection de 50 à 60 000 pièces de monnaie anciennes, apporte également un éclairage nouveau sur la période.
« Ce fonds est l’un des cinq plus importants de France. Il nous montre que Metz n’a pas perdu son importance financière dès le XIVe siècle, contrairement à ce que l’on pensait. La ville a continué à produire de la monnaie jusqu’au XVIIe siècle. »
décrypte Bruno JANÉ, consultant en numismatique et doctorant en histoire médiévale à l’université de Lorraine.
Parmi les thématiques innovantes abordées par l’ouvrage, celle du climat se distingue. Ce sujet, rarement exploré dans les ouvrages historiques qui se concentrent généralement sur les aspects politiques, militaires et économiques, permet pourtant d’élargir notre compréhension de la société médiévale.
Peut-être ne le saviez-vous pas, mais à Metz, il a fallu composer avec un petit âge glaciaire à la fin du Moyen Âge :
La période glaciaire se caractérise par des anomalies saisonnières et des événements météorologiques extrêmes, qui ont bien sûr eu un impact sur l’agriculture, la viticulture, et, plus généralement, sur le fonctionnement de la cité. Ces perturbations ont contribué à désorganiser de nombreuses activités.
Par exemple, elles ont affecté le fonctionnement des moulins ou le transport des denrées par voie fluviale. À partir de ce constat, il est possible de tisser de nombreuses ramifications avec d’autres textes de l’ouvrage et d’obtenir ainsi des perspectives renouvelées sur certaines activités économiques.
développe Frédéric FERBER, professeur agrégé d’histoire-géographie et docteur en histoire médiévale de l’université de Lorraine
Enfin, l’ouvrage s’intéresse à la lente intégration de Metz dans le royaume de France à partir de 1552. « Les Français sont très prudents, et cette prudence s’explique par des décennies, voire des siècles, de relations qui n’étaient pas d’égal à égal. La République messine était un État reconnu, avec une diplomatie et un réel poids politique. Cette lente intégration au royaume de France s’explique également par une forme de respect pour certaines traditions locales et pour le statut symbolique de Metz », détaille Julien LÉONARD, maître de conférences en histoire moderne.
Le livre est disponible sur internet et dans de nombreuses librairies messines. Il est vendu au prix de 25 €.