Culture & spectacles

Evènement Danse : MYTH à l’Arsenal

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Musique, danse, chant, théâtre, tous se mêlent et grondent dans MYTH, étonnante pièce du danseur et chorégraphe belge Sidi Larbi Cherkaoui, créée en 2007 pour 14 danseurs et 7 musiciens. Une performance déroutante et unique aux confins du monde et de l’humanité entre amour et violence, douceur et destruction…

Un voyage intense !

Durée : 90 minutes

Tarifs : de 6,50 à 26€ / étudiants (passeport cult.) : 6,50€ / – de 26 ans ; Rmiste et demandeur d’emploi : 8€

Renseignements et réservations : 03.87.74.16.16 / Billetterie de l’Arsenal

Sidi Larbi Cherkaoui est né à Anvers en 1976 de père marocain et de mère flamande. Enfant solitaire il étudie à l’école coranique jusqu’à l’âge de 15 ans et il dessine, beaucoup, s’exerce à la reproduction de toiles des grands peintres flamands. Ce n’est qu’à l’âge de 16 ans qu’il débute la danse, alors que d’autres à cet âge témoignent déjà de plusieurs années de pratique.

D’abord danseur dans les émissions de variété de la télévision belge, puis élève en danse contemporaine dans la fameuse école P.A.R.T.S. (fondée par la célèbre chorégraphe Anne Teresa de Keersmaeker), c’est en 1995 que Sidi Larbi Cherkaoui se fait remarquer, lors d’un concours de danse organisé à Gand, par Alain Platel, et dont il est le lauréat. Le Prix du meilleur solo de danse, obtenu à l’âge de 19 ans, confirme cette prédisposition du danseur et chorégraphe belge à l’excellence et au succès. Initié à divers registres, Sidi Larbi Cherkaoui se révèle d’une incroyable agilité, un corps fin d’une grande souplesse qu’il sait manipuler à l’extrême tout en gardant une grâce et une douceur qui le distinguent.

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En tant que danseur professionnel, il débute sa carrière au sein de la compagnie Les Ballets C. de la B. (Les Ballets Contemporains de la Belgique), compagnie de danse réputée au sein de laquelle il fait également ses premiers pas de chorégraphe. Et c’est en 2000 que Sidi Larbi Cherkaoui s’impose sur la scène internationale avec une pièce d’envergure, saluée par la critique, ovationnée par le public. Rien de rien, révèle un personnage et un style, tout à fait particulier, attaché à deux thèmes forts : le multiculturalisme et la différence. Cette première pièce rassemble sur un même plateau une vieille dame, une adolescente, une conteuse, un violoncelliste classique et un danseur contemporain.

« Les créations de Cherkaoui sont presque toujours en relation avec l’exploration de l’identité, qu’elle soit culturelle, religieuse, ethnique ou sexuelle. »

Les pièces suivantes ne dérogent pas à cette règle que Sidi Larbi Cherkaoui impose, d’un humanisme et d’une dévotion illimitée qui insufflent à ses travaux un « message de tolérance à l’égard de tous les marginaux ». Foi, créée en 2003, marque définitivement cette volonté de comprendre autrui dans sa différence. Un leitmotiv le conduit dans sa démarche : « Comprendre, traduire, partager ». Sur la scène de Foi se côtoient anorexique, alcoolique, travestis…

Foi se définit comme un spectacle éprouvant, angoissant, parfois même insupportable. On y découvre au travers de l’extraordinaire sincérité (et implication physique et psychologique) de ses auteurs la détresse du monde. Du monde et des gens.

« C’est nous les handicapés, nous avons perdu l’aisance du partage. »

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On y parle de guerre, de catastrophe ou d’amour, toujours l’amour, dans une scène très cocasse ou deux amants peinent à exprimer leurs sentiments puisque persécutés par un mauvais esprit qui détournent leurs gestes.

Car les pièces du chorégraphe ne sont pas seulement dansées mais aussi parlées, jouées, vécues, mises en musique par un ensemble présent sur scène (ici l’ensemble Capilla Flamenca). La marque de Sidi Larbi Cherkaoui se distingue également sous ces traits : le théâtre et la musique. Des passages parlés, souvent drôles, apportent cette touche de fantaisie parfois salvatrice à une pièce qui peut apparaître comme déroutante ou difficile. La musique jouée quant à elle, est souvent a capella, empruntant à un genre musical sacré : le plain-chant, musique médiévale traditionnelle s’apparentant aisément aux chants polyphoniques corses.

Vont se succéder d’autres pièces à succès d’une étonnante singularité : Tempus Fugit et In Memoriam en 2004, Loin et Zero Degrees (duo avec le célèbre chorégraphe anglais Akram Khan) en 2005.

Sidi Larbi Cherkaoui se désolidarise des Ballets C. de la B. en 2006 et s’installe en résidence de création à Anvers, travaillant à ses propres projets. De nouvelles pièces voient le jour : Mea Culpa et End en 2006, L’homme de bois, Apocrifu et Myth en 2007.

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Myth, « ambitieuse symphonie de corps et de chants pour 14 danseurs-acteurs et 7 musiciens (ensemble Microgolus)» se tourne vers les origines dans une quête mystérieuse de soi. « Corps décomposés dans le réel et son ombre » ; « images fortes et sensibles ; « moments de danse unique »… Myth interroge la croyance dans un dédale d’images denses, à la fois douces et violentes, entre la déchirure des corps et la volupté d’un geste.

Un moment fort et déroutant, une performance chorégraphique, scénographique (somptueux décors !) et musicale…

«On sent qu’après, l’innocence ne sera plus la même. Je cherche l’inspiration dans la façon dont les gens font face à de telles situations. La beauté de ce qui constitue une personnalité est liée à tout ce qui lui arrive. Voilà ce que je recherche » (Sidi Larbi Cherkaoui)

Myth est un de ces spectacles dont la puissance libérée s’érige parfois en défi pour le spectateur. Images successives d’une hallucinante splendeur ou choc répulsif, Sidi Larbi Cherkaoui montre et partage de la façon qui lui semble la plus sincère d’incroyables instants de vie et d’émotion.

« Mon activité n’est qu’une grande envie de communiquer »

Myth sera à l’Arsenal pour deux représentations exceptionnelles, les 20 et 21 mai prochains.

A ne pas manquer !


Source Photographique : Koen Broos / visuel : tout-metz.com

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