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Les cloches de la tour de la Mutte – cathédrale

cloche de la mutteLa vie des messins est rythmée par la sonnerie des cloches de la cathédrale, bien qu’ils n’y prêtent plus attention au fil du temps, inconsciemment.

La Tour de la Mutte, clocher de la cathédrale de Metz et beffroi communal, sert ainsi à la vie civile des messins plutôt qu’aux offices religieux. Elle compte trois beaux monstres de bronze : la cloche de la Mutte, la cloche de Turmel, et le Tocsin. Toutes plus ou moins connues, toutes merveilleuses, toutes avec leur petite histoire.

La cloche de la Mutte, la souveraine d’entre toutes les autres, est de loin la plus imposante : environ 11 tonnes et quelques grammes !

Elle nous vient tout droit du moyen-âge ou elle sonnait quelques rares fois lors de trois cérémonies, et pour appeler les habitants aux armes sur un fa dièse ! Mais elle n’a plus sonnée depuis la victoire de 1918 car les vibrations de la cloche sont tellement puissantes qu’elles risquent à chaque fois de provoquer l’écroulement du clocher.

La seconde, la cloche de Turmel, est bien plus petite, 50 kilos pour sonner sur un sol dièse, mais la légende qui l’entoure est des plus étonnantes. En 1816, les bijoux d’ une bourgeoise de Metz disparaissent. Après une rapide enquête, elle accuse sa pauvre femme de chambre, qui est très vite pendue.

cathédrale de metz

Mais il arriva que la fille du maire, Mademoiselle de Turmel, pendant une promenade, remarqua une pie, qui portait dans son bec un collier. Dans son nid, de nombreux bijoux dont ceux de la bourgeoise.

Les habitants de Metz eurent alors honte, et pour que la servante accusée puisse entendre leurs excuses depuis le ciel, Mlle de Turmel fit placer une petite cloche dans la plus haute tour de la cathédrale.

Elle permettait en plus d’annoncer le couvre-feu. La cloche de Turmel sonne encore aujourd’hui pour la femme de chambre, tendez l’oreille, chaque soir à dix heures moins six.

Enfin, la dernière cloche appelée le Tocsin, de 1500 kilos, a été déménagée lors de la destruction de sa collègiale en 1552, où elle rythmait la vie des étudiants religieux sur un ré dièse. Placée dans la cathédrale, elle servira à avertir la population d’un incendie.

Petite citation de passage qui appelle à sourire : « Dans chaque église, il y a quelque chose qui cloche. » Jacques Prévert.

Pour découvrir d’autres pans de l’histoire de Metz et de la Lorraine, cliquez ici.


Sources :

– informations : Regards sur la cathédrale de Metz de Georges Heitz et Georges Bianchi, éditeur Pierron, 1988 ; La cathédrale de Metz, des pierres et des hommes M.-A. Khun-Mutter, éditions Serpenoise, 1994 ; site web de la mairie de Metz ; Supplément au numéro 54 (2007) de Patrimoine Campanaire – Revue rancophone de campanologie.

– illustrations : Photographie par les services de la mairie de Metz ; Lithographie de la cathédrale de Metz par Albert Robid, 1915, libre de droits.

3 commentaires

  1. Salut Chris, très bel article et très belle histoire…
    Encore bienvenue dans l’équipe de tout-metz et n’hésite pas, si t’as besoin de moi pour des photos, je suis là.

    ++

  2. Merci ! Et je pense que pour les photos, on va essayer de se faire un p’tit quelque chose si tu veux ! rien que pour la beauté des photos que ça peut faire ! 😉

  3. Pour ceux qui voudraient aller plus loin, nos collègues du Républicain Lorrain publient en ce moment en plusieurs parties une rubrique sur les cloches de la cathédrale, mais religieuses et non civiles comme ici.

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