République de Metz – fin du moyen âge

Une république oligarchique

Au XIIIème siècle, les grandes familles bourgeoises de Metz ont pris le pouvoir de la ville au dépend de l’évêque. Elle s’enrichit encore plus, s’agrandit, rencontre des conflits, mais déclinera au XVeme siècle, ce qui l’amènera dans les bras de la France.

Très peuplée pour une cité médiévale, la ville s’agrandit.

La vieille enceinte romaine éclate, et se développent les faubourgs et nouveaux remparts.

Après avoir pu gagner leur indépendance face à l’évêque, les grandes familles bourgeoises de Metz s’organisent en « paraiges », pour plus de solidarité et de protection mutuelle. Des sortes de clans familiaux, où le titre se lègue de père en fils.


D’abord en lutte, ils s’associent finalement pour partager le pouvoir : c’est la Charte de Paix.

Réduisant les dernières résistances, ils sont seuls à diriger la cité au XIVème siècle, ils contrôlent toutes les institutions.

Les trois maires, le grand conseil de 140 membres, les Treize, sont choisis dans leurs rangs.

Le Maitre-Echevin, chefs suprême, est élu.

Il participe aux lois, surveille leur exécution, s’occupe des magistrats, de la police, des finance, du trésor…

Pour mener à bien ses tâches, il est aidé par les 21 échevins.

Le gouvernement, ou comité des Treize, sont tous issus des Paraiges : ils allient tous les pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire), et dans tous les domaines (lois, finances, défense, justice…).

L’exécution propre est confiée aux Septeries, ministères de 7 personnes pour chaque domaine.

La population n’est que peu écoutée, elle ne garde qu’un petit droit d’intervention dans la justice. Ainsi, pas d’égalité politique, mais impôts pour tous.

Le pouvoir n’appartient qu’aux Paraiges, nous sommes donc en République, l’élection étant à la base de tout. Mais Metz est une république oligarchique : les électeurs n’appartiennent qu’à l’élite.

Le domaine de la République de Metz reste vaste :


Agrandir le plan
« Si nous avons paix dedans, nous avons paix dehors » : c’est la devise de la République. Elle est consciente que le pire danger est le trouble intérieur.

Conséquence : on a peur dans sa propre ville, les hôtels et monuments se fortifient.

Exemple : le Palais des Treize, qui était face à la cathédrale, une haute tour carrée et crénelée (qui a disparu). Ou encore le plus ancien monument civil de metz, l’hôtel Saint-Livier, de la fin du XIIème siècle, fortifié, imposant.

Quelques menaces de révoltes intérieures vite maîtrisés, mais aussi menaces extérieures.

En conséquence, on fortifie l’enceinte du XIIIème siècle, avec plus de tours. C’est de cette époque que date le morceau de rempart encore visible à Metz.

Niveau armée, c’est service militaire obligatoire en cas de conflit : les habitants forment l’infanterie, et les Paraiges la cavalerie. Avec en plus, une petite armée permanente les «  soldoyeurs ».

Et les conflits avec les voisins puissants se développent : comtes de Bar et comtes du Luxembourg. Pour des histoire de frontières, d’argent… massacres et pillages.

Résistance victorieuse de Metz et paix des harengs. Metz gagne son surnom de Metz l’Inviolée, Metz la Pucelle : ses ennemis n’ont jamais réussi à franchir ses murailles.

C’est l’apogée de la prospérité, l’économie est encore plus faste que du temps des évêques. La vigne devient une vraie gloire messine, et la tannerie se développe, comme l’industrie drapière.

Pour stocker, on construit des entrepôts comme le grenier de Chèvremont.

Grand centre bancaire, les Juifs, puis les Lombards contrôlent le commerce de l’argent, c’est les changeurs, et ils s’installent place Saint-Louis.

Très riches, ils prêtent même de l’argent au roi de France Saint-Louis. Metz peut dignement garder son ancien surnom de Metz la Riche.

Les hôtels sont de plus en plus somptueux, comme l’hôtel d’Heu.

Cette fin du XIVème, et première moitié du XVème, représentent vraiment la grande apogée de la puissance de la république Messine.

Mais un apogée qui ne durera pas : le XIVème siècle voit aussi venir les épidémies. Au XVème siècle, c’est les guerres, révoltes, et conjurations politiques…

Par ailleurs, les courants commerciaux se déplacent et quittent Metz. Pourtant, le luxe n’a plus de limite. Les tournois et les réceptions des bourgeois de Metz abondent.

Guerres de plus en plus importantes, comme le brigandage : à cause de ces conflits, Metz n’arrive pas à participer au nouvel essor économique européen. Elle contracte des dettes, et ses revenus baissent.

Notons que dans ce contexte, Rabelais s’installe à Metz pour quelques temps, et y écrit ses livres les plus pessimistes.

Les paraiges sont également en crise, le sentiment patriotique des Messins s’efface, et les divisions entre catholiques et protestants arrivent !

La Réforme protestante trouve des soutiens à Metz. Guillaume de Farel vient mener la réforme, mais s’oppose à des résistances catholiques.

Metz se rapproche alors de la France, en s’opposant aux catholiques du Saint Empire Germanique de Charles Quint. L’élite bourgeoise parle français, le dialecte populaire en est proche.

Au traité de Chambord, le roi de France choisit d’aider les princes protestants face à Charles quint. En échange, il gagne le droit d’occuper les trois évêchés de Metz, Toul et Verdun.

Et ainsi, Henri II entre à Metz en 1552, par la porte Serpenoise précédé par une grande armée quelques mois plus tôt.

C’est la fin de la république de Metz, et la résistance victorieuse des messins face au duc de Guise et à l’empereur Charles Quint qui scellera le destin Français de la ville.

Sous la tutelle de la France, la ville de Metz développera toutes ses fortifications militaires, qui seront mises à rue épreuve sous le siège de Charles Quint, prochaine étape de l’histoire de la ville.

Navigation rapide dans le dossier « Histoire de Metz » :

 

Sommaire principal
Frise chronologique
Préhistoire
Époque Celte
Époque gallo-romaine
Haut Moyen âge
Moyen âge central
Bas Moyen âge
Début de l’époque moderne
Fin de l’époque moderne
Début du XIXème siècle
XIXème siècle
Début du XXème siècle
XXème siècle
Vers le XXIème siècle

 


Crédits illustrations : Jean Thiriot, repris par Jean Schneider ; Auguste Migette ; F. Hector ; Alduy & Renaissance BodyProject ; www.blason-armoiries.org.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page