Culture & spectacles

Exposition « L’Odyssée de l’errance » à Metz : récits de réfugiés

Depuis le 5 février et ce jusqu’au 30 avril 2016, l’exposition « L’Odyssée de l’errance » se tient à l’Arsenal de Metz. Réalisée par Olivier Jobard et Claire Billet, respectivement photographe et journaliste, celle-ci retrace le parcours semé d’embûches de réfugiés, en quête d’une nouvelle vie.

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Sur les murs de l’exposition s’étale la vie des réfugiés.

De la crise des migrants, on connaît surtout les innombrables reportages, diffusés régulièrement dans les journaux télévisés ou à la radio. Des récits souvent noirs et morbides, où il est question de guerres et de naufrages, dans les eaux méditerranéennes ou grecques.

L’exposition « L’Odyssée de l’errance » traite elle du voyage. Celui d’hommes, de femmes mais aussi d’enfants, fuyant la Syrie, l’Afghanistan ou la Tunisie pour rejoindre l’Europe.

Tout commence par une note d’espoir, symbolisée par une famille de réfugiés ayant réussi à rejoindre la Grande-Bretagne. Ou la belle histoire d’Akbar, Dana et leurs deux enfants, rencontrés à Sangatte alors qu’ils tentaient de fuir vers cette île. Ces derniers vivent aujourd’hui à Birmingham et sont parfaitement intégrés.

La joie d'une famille de réfugiés, aujourd'hui bien installée en Angleterre.
La joie d’une famille de réfugiés, aujourd’hui bien installée en Angleterre.

Tous n’ont pas cette chance. Originaire de Tunisie, Slah décide de quitter son pays au moment de la chute de Ben Ali. Direction la France, où il espère trouver du travail. Arrivé là-bas, il ne trouvera que la misère et le dénuement. A tel point qu’il décide finalement de regagner Zarzis, sa ville natale.

Après une expérience ratée en France, Slah (en bas à droite) regagne finalement la Tunisie.
Après une expérience ratée en France, Slah (en bas à droite) regagne finalement la Tunisie.

Carnet de route d’un immigrant clandestin

Autre salle, autre histoire, tout aussi difficile. Celle de Kingsley, jeune camerounais de 22 ans, retracée à la manière d’un carnet de route.

« Ici, les pauvres sont de plus en plus pauvres chaque jour. »

raconte-t-il en préambule.

Le parcours de Kingsley jusqu'à la France.
Le parcours de Kingsley jusqu’à la France.

Sur les murs blancs de la galerie d’exposition, s’étale alors le voyage du jeune clandestin, entre chaleur du désert et promiscuité des transports. Des transports vétustes, bien souvent en panne. Lors de la traversée vers l’Espagne, la barque dans laquelle il se trouve avec d’autres candidats à l’exil, « pleine de trous », fait d’ailleurs naufrage.

« Il fallait les boucher avec du mastic puis passer deux couches de peinture sur la coque. »

explique-t-il.

Finalement, sa fragile embarcation sera arrêtée par les garde-côtes espagnols. Presque un soulagement pour lui.

Des chaussures plus que rudimentaires.
Des chaussures plus que rudimentaires.

« Comme une pluie de parfum »

La dernière partie de l’exposition est consacrée à un film, réalisé par les deux auteurs. L’histoire de réfugiés afghans, suivis pendant un an alors qu’ils tentent de rallier Paris. Une tragédie bien réelle, qui débute comme un conte de fées.

« Il parait qu’à Paris, un hélicoptère vaporise du parfum tous les matins. »

raconte Rohani, l’un des protagonistes de l’histoire.

Une vision fantasmée de la capitale, bien loin de la réalité. Rohani, lui, n’aura pas la possibilité de gagner l’Hexagone. Comme celle de beaucoup d’autres, sa folle aventure s’arrêtera à la frontière turque. Ou comment faire des milliers de kilomètres, à travers les montagnes, en mer et souvent de nuit, pour rien.

Ceux qui arriveront finalement en France, près de 4 mois après le début de leur exil, devront faire face à d’autres obstacles. A savoir les formalités administratives, la barrière de la langue mais aussi l’attente. Celle de jours meilleurs.

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De la Syrie à la Suède, en chiffres

En préambule de l’exposition, Olivier Jobard et Claire Billet nous expose le trajet d’une famille de la Syrie jusqu’à la Suède, soit…

  • 30 jours de voyage
  • 9 pays traversés : Turquie, Grèce, Macédoine, Serbie, Hongrie, Slovaquie, République Tchèque, Allemagne et Danemark
  • 20 000€ déboursés, dont 3 000€ rien que pour atteindre la Grèce
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Informations pratiques

Dates et horaires

Jusqu’au samedi 30 avril 2016

Jours et horaires d’ouverture :

  • Du mardi au samedi : 13h-18h
  • Dimanche : 14h-18h
  • Fermeture les lundis et jours fériés

Lieu

L’Arsenal
3 Avenue Ney
57000 Metz

Entrée libre

L’exposition « L’Odyssée de l’errance » se tient jusqu’au 30 avril 2016 à l’Arsenal

Retrouvez cet événement dans l’agenda de Tout-Metz ici.

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Un commentaire

  1. Merci pour l’info mais en ce qui me concerne je n’irai pas voir cette exposition. Nous sommes déjà suffisament propogandés par les médias, les politiques (lrps) et même le pape s’y met maintenant. Je note le cout de 20 000 euro en tout cas et je me demande comme une famille Syrienne a pu economisé cette somme, parceque moi avec mon bac +5 et 45h de taf par semain ça m’a pris 10 ans, et les salaires sont evidemment pas les meme en Syrie

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