Economie & emploi

2020 en Lorraine : effet papy-boom et chute de la population active

insee lorraine

Un travailleur lorrain sur trois (soit 275000) partira à la retraite d’ici 2020.

Le taux d’activité de la population dans la région, déjà inférieur de 2 points (70,4%) à la moyenne nationale en 2009, devrait en pâtir sévèrement.

Depuis 2010, les actifs issus du baby-boom (nés dans les années 60) commencent à quitter le monde du travail. Le pic de départ sera atteint vers 2020, à l’approche de leurs 60 ans et plus.

Il est donc temps de faire un point sur ce qui attend les générations futures. Le constat peut se résumer comme tel :

En 2020, la population active commencera à chuter en Lorraine.

Des disparités de territoire, d’âge et de sexe

Hommes/Femmes

Les trois quarts des hommes âgés de 15 à 64 ans sont actifs, contre seulement deux tiers des femmes en Lorraine.

Le taux d’activité des jeunes Lorrains (15-24 ans) est supérieur de plus d’un point au taux national observé au même âge. C’est l’inverse pour les 25-54 ans (un point de moins par rapport au national).

La Lorraine se distingue par un taux d’activité plus faible des séniors (55-64 ans) . En Lorraine, 38% d’entre eux sont actifs, contre 42% en France métropolitaine.

Thionville et Nancy, les deux extrêmes

Les taux d’activité les plus forts concernent les zones d’emploi de Thionville et de Sarrebourg (73%). Dans ces zones, la proportion d’actifs en emploi dans la population de 15 à 64 ans atteint 65%, soit trois points de plus que la moyenne régionale.

taux d'actifs

Le phénomène frontalier joue un rôle majeur. Dans la zone de Thionville, plus d’un actif occupé sur trois occupe un emploi de l’autre côté de la frontière.

Au contraire, les zones de Nancy et de Forbach ont les taux d’activité les plus faibles de la région. À Nancy, cela s’explique par une activité réduite des jeunes : 57% d’actifs chez les 20/24 ans contre 71% à l’échelle régionale.

À Forbach, seuls 65% des 15-64 ans sont sur le marché du travail et le taux d’emploi global de la zone est de 55%.

Plus de retraités que de jeunes travailleurs en 2020

À partir de 2020, les arrivées de jeunes de 15 à 24 ans ne parviendraient plus à compenser le nombre de départs des seniors. Au-delà de 2020, l’effet papy boom serait à son maximum pendant plusieurs années, ce qui entraînerait une chute du nombre d’actifs.

De fait, la structure par âge de la population active serait grandement modifiée. Entre 2007 et 2030, le nombre d’actifs de moins de 55 ans diminuerait de 10% (soit 95 000 personnes de moins), pendant que les plus de 55 ans verraient leur nombre augmenter de 80% (soit 83 000 personnes de plus).

seniors jeunes

Ce vieillissement des forces de travail nécessitera d’adapter les postes de travail dans les métiers les plus pénibles.

Services et fonction publique les plus touchés

Le cas le plus extrême est celui des services aux particuliers où un tiers des travailleurs (des femmes pour 80%) ont au moins 50 ans. La part des actifs occupés ayant quitté une fois pour toutes le marché du travail en 2020 y dépasserait 40% (soit 40 000 personnes).

Près de quatre agents de l’administration publique sur dix, soit 26 000 personnes, quitteraient le marché du travail entre 2009 et 2020.Même chose pour les métiers de la banque et de l’assurance (7200 départs) ainsi que l‘agriculture (7800 départs)

À l’opposé, l’hôtellerie, la restauration et l’alimentation, de même que l’informatique et le commerce, seraient les métiers les moins impactés, en raison de leur main d’oeuvre plus jeune.

Des solutions ?

Trois variantes sont proposées par l’INSEE

  •  Une meilleure conciliation entre vie familiale et professionnelle des femmes de 25 à 44 ans permettrait une activité plus importante.
  • Faire progresser le taux d’activité des 15/24 ans
  • Une remontée simulée des taux d’activité des 60-64 ans en 2030 au niveau de ceux des 55-59 ans de 2007 (+12500 actifs)

Près d’un tiers des 865 500 travailleurs lorrains en 2009 sortiraient définitivement du marché du travail d’ici 2020, à un rythme régulier d’environ 25 000 cessations d’activité chaque année.

Cette estimation du nombre de cessations définitives d’activité ne permet toutefois pas de déduire un nombre de postes à pourvoir, les travailleurs partis en retraite n’étant pas forcément remplacés. Certains employeurs pourraient en effet chercher à améliorer leur productivité, à trouver de la main-d’oeuvre meilleur marché à l’étranger, etc.

En attendant, d’après l’INSEE, un travailleur lorrain sur trois (soit 275000) partira à la retraite d’ici 2020.

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