Economie & emploi

Effectifs de l’Académie Nancy-Metz en 2013 : la saignée continue

En 2013, l’Académie Nancy-Metz perdra 76 postes, conséquence de la perte de 1.352 élèves.

Les impacts de la « saignée continue » que subit la Lorraine depuis plusieurs années l’entraînent dans une spirale infernale : perte d’emplois, exode des actifs et donc, baisse du nombre d’enseignants.

Si les chiffres semblent pourtant expliquer ce calcul, la Lorraine a le sentiment d’être punie une nouvelle fois.

Au cours du mandat de Nicolas Sarkozy, les effectifs dans l’enseignement (primaire et secondaire) avaient été réduits sur tout le territoire, et la Lorraine n’y avait pas échappé.

Alors que l’on assistera à une hausse de près de 6800 postes à la rentrée de septembre 2013 sur toute la France, le Gouvernement annonce une nouvelle baisse du nombre de postes à la rentrée 2013 pour la région Lorraine, et ce malgré la hausse du budget consacré à l’éducation nationale, rare ministère à ne pas se faire déshabiller en ces temps difficiles.

La répartition des postes a été réalisée « en fonction des besoins », autre promesse gouvernementale. Ce qui signifie donc que la Lorraine, elle, serait plutôt bien lotie. Les parents lorrains qui voient leurs enfants rejoindre des classes de plus de 30 élèves seront contents de l’apprendre.

Mais la réalité des chiffres est là : 986 élèves en moins dans les écoles, et 366 en moins dans les collèges et lycées.

Moins d’élèves et une déjà meilleure densité d’enseignants qu’ailleurs, implique un ajustement des effectifs. Cette fameuse variable d’ajustement qui, après avoir touché nombre d’emplois, touche maintenant les élèves lorrains.

Avenir sombre et attractivité en berne

S’interroger sur la baisse de cette démographie ouvre des perspectives bien sombres pour la région Lorraine.

Partout où l’on regarde, la région semble assiégée, et chaque coup porté diminue d’autant plus l’intérêt que peut représenter ce territoire. A se demander si nous ne sommes pas entrés dans un cercle vicieux.

Après une perte de plus de 7 000 militaires ces 4 dernières années, et tous les emplois perdus du fait de la crise, la démographie générale de la région a diminué. En résumé on fuit la Lorraine, et l’on est obligé de la quitter.

Si en plus de ces aspects déjà peu engageants, cette annonce amenuise aussi la perspective des familles pour l’éducation de leurs enfants, on voit mal comment l’effet d’accélération du problème pourrait s’estomper.

Le Président de la Région réagit

Jean-Pierre Masseret, Président de la Région Lorraine et élu socialiste, a communiqué ce jeudi 19 décembre 2012, ses inquiétudes quant à ces baisses du nombre de salariés dans l’Académie Nancy-Metz.

Il rappelle lui aussi la perte de plus d’un millier de postes en 2010 et 2011 (pour en savoir plus sur la suppression de postes dans l’enseignement de l’Académie Nancy-Metz, en 2011, cliquez ici).

Avec le nouveau Gouvernement, c’est 76 postes qui sont perdus,
un chiffre en diminution, mais ce n’est pas suffisant.
pour Jean-Pierre Masseret.

Suite à ce constat, le Président de la Région Lorraine a officiellement demandé à ce que la mesure gouvernementale prévue soit annulée, et souhaite que les effectifs restent stables.

A bien y regarder, même un chiffre annonçant la stabilité des effectifs constituerait une baisse en comparaison avec les autres académies. Du point de vue du ressenti, par contre, l’effet serait différent.

Car l’Académie Nancy-Metz, seule Académie à perdre des effectifs en Métropole si la mesure entre en vigueur, serait le seul point noir sur la carte de l’hexagone. La stabilité permettrait au moins de ne pas porter l’estocade.

Avec un présent très douloureux et de multiples tributs payés de ci de là, c’est maintenant le futur des jeunes de la région qui est mis à mal. Et les parents de s’interroger sur l’avenir et l’efficacité de l’enseignement de leurs enfants.

2 commentaires

  1. Démographie en baisse, densité d’enseignants plutôt au-dessus de la moyenne ? Il est donc parfaitement normal que les effectifs d’enseignants soient diminués dans un contexte d’économies budgétaires. On pourrait s’attendre à ce que même M. Masseret le comprenne. Le temps finira par venir où des comptes seront demandés à sa majorité !

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