Politique & social

Le trombinoscope du Metz Mag de Mai 2014 « oublie » 17 élus, dont 15 de l’opposition

Le magazine Metz Mag de mai 2014 est le premier à paraître depuis les dernières élections municipales. Au sein d’une double page, le magazine des messins met logiquement en avant un trombinoscope des élus de la ville, sauf que seuls les élus de la majorité ont le droit à leur photo.

Les 15 élus de l’opposition, eux, voient simplement leurs noms listés en bas de page, au côté de celui d’Aurélie FILIPPETTI et de Philippe CASIN.

L’opposition dénonce un scandale, la mairie justifie le choix de sa maquette.

[EDIT 19.05.2014] lire ici : le maire reconnaît une erreur

Le trombinoscope partiel de Metz mag de mai 2014. Les élus d'opposition sont privés de photo, et leurs noms sont listés en bas à droite de la page.
Le trombinoscope partiel du Metz mag de mai 2014.
17 élus sont privés de photo, et leurs noms sont listés en bas à droite de la page.

L’opposition crie à l’ostracisme

La réaction ne s’est pas fait attendre, et Nathalie COLIN OESTERLE (UDI) s’est offusquée, par voie de communiqué, d’une « démocratie en danger à Metz » :

« Jamais, un tel mépris n’a été affiché dans cette ville pour les élus d’opposition.

Jamais Monsieur Gros n’a été traité d’un telle manière par Monsieur Rausch, lequel n’était pourtant pas toujours tendre avec son opposition.

Metz est aujourd’hui en pleine régression démocratique et en pleine dérive autocratique. »

Rappelant que le nombre de messins qui ont élu Dominique GROS ne représente qu’une partie des habitants de la ville, elle pointe du doigt « un intérêt pour ses concitoyens qui se heurte aux réactions partisanes », doublé d’un manque de respect. Puis de conclure sur ces mots :

« Nous voilà revenus à des heures bien sombres de la vie publique. Et Dominique Gros, l’homme clamant son intégrité tellement fort que cela en devient suspect, a une nouvelle fois trahi ses engagements, dont le premier était de faire entrer la démocratie à l’hôtel de ville. Une démocratie qui est en danger et qui n’a, à Metz, de participative que le nom. »

Emmanuel LEBEAU compte bien ne pas laisser passer ce nouveau « casus belli » et dénonce lui aussi « l’Ostracisme » (action de tenir quelqu’un qui ne plaît pas à l’écart d’un groupe, d’une société, d’une manière discriminatoire et injuste) du maire.

Qualifiant ce choix éditorial de « nouvel épisode dans la série _on va se gêner_ », il dit redouter plus « ce que l’on ne voit pas en dessous, alors que face aux messins le maire agit de la sorte », et promet entre autres, la contestation juridique au moindre écart.

Après le traitement un peu particulier réservé à ces mêmes élus d’opposition lors du conseil municipal d’avril, ce choix « trombinoscopique » laisse présager une atmosphère délétère lors des prochaines rencontres entre élus, et notamment ce 22 mai lors du conseil municipal.

Une maquette logique, mais un titre malhabile

D’après les informations que nous avons pu obtenir, le souhait en ce qui concerne la mise en page (la maquette) de cette partie du Metz Mag de mai était de présenter l’exécutif du conseil municipal de la ville selon une certaine logique : d’abord les élus disposant d’un mandat d’adjoint (les plus grandes photos), puis les élus disposant d’une délégation (avec une photo plus petite), et enfin les autres élus, sans rôle exécutif… et sans photo.

Pour accréditer cette thèse, on remarquera qu’Aurélie FILIPPETTI n’a, effectivement, pas sa photo sur cette page, et qu’elle est donc « reléguée » comme ses « collègues » de l’opposition, à une simple citation sans portrait, puisqu’elle n’a endossé aucune responsabilité au sein du conseil. Il en est de même pour Philippe CASIN, 37ème sur la liste de Dominique GROS.

Un choix de maquette donc, qui donnerait un signal différent de celui initialement souhaité, et qui (forcément) ne plaît pas à l’opposition dont la lecture peut difficilement être différente. Force est de constater que le titre de la double page est « Le conseil municipal », et pas « les élus de l’exécutif ». D’ailleurs, les adjoints en grande photo ne sont pas désignés comme tel, mis à part via la description de leur responsabilité au sein du conseil sous leur photo. Largement de quoi laisser la place aux interprétations, et au doute.

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Le trombinoscope en 2008

Qu’en était-il du magazine de la ville au lendemain de la première élection de Dominique GROS en 2008 ?

A cette époque, la maquette était différente, et les messins avaient pu découvrir la photo de la totalité des élus du conseil municipal (voir archive ici en PDF).
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En politique, la symbolique est importante, tout est signal. Celui-ci peut-être plus, car il touche aussi celles et ceux qui n’ont pas voté pour Dominique GROS, et qui en ouvrant leur Metz mag, pourraient avoir la même interprétation que l’opposition, et donc les mêmes doutes.

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3 commentaires

  1. L’article a bien été conçu pour constituer un affront à l’opposition et même que la réponse était déjà prête.

    C’est un manque de savoir-vivre de la part du Maire.

  2. moi j’suis plutôt « offusqué » par la photo de 4.000.000 de chômeurs en France…8.000.000 de travailleurs français pauvres…à chacun son offuscation Myladie !…

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