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Metz : l’union sacrée pour le maintien de l’hôpital Legouest

Le maintien à Metz de l’hôpital des armées Legouest dans son ampleur actuelle serait remis en question au niveau du ministère des armées, après avoir déjà été lourdement touché par des restructurations de services.

Une lente érosion initiée lors de la mise en place de la nouvelle carte militaire sous Nicolas Sarkozy, en 2008 ayant entraîné le départ des militaires de la BA 128 et du régiment du génie, entre autres, et la perte de plusieurs milliers d’habitants et d’emplois directs ou liés.

Aujourd’hui, ce serait donc l’hôpital Legouest qui serait menacé, et par là même, la cohérence de l’offre de santé sur le territoire de la métropole, voire au-delà.

En cause, la volonté du Ministère des Armées de réorganiser le Service de Santé des Armées sur l’ensemble du territoire français. Et Metz, au lieu de bénéficier de cette réorganisation comme il pourrait être logique de le faire pour poursuivre la compensation inachevée des pertes précédentes, se verrait donc privée de nouveaux services de santé, seuls trois d’entre eux restant sur place à horizon 2025.

Une motion votée par tout le conseil municipal

Particulièrement échaudé par ce récent passé (Dominique Gros aura eu à gérer les conséquences de ces départs sous ses deux mandats), le maire de Metz a proposé une motion à destination du ministère des armées, lors du conseil municipal du 19 décembre 2019.

Cette motion, approuvée et votée par l’ensemble du conseil municipal :

– déplore les annonces faites sans discussion préalable par le Ministère des Armées,

– appelle le Ministère des Armées et le Service de Santé des Armées à reconsidérer leur décision,

– demande aux parlementaires mosellans d’interpeller Madame la Ministre des Armées

– et exige le maintien de l’offre de soins actuellement disponible à l’HIA Legouest.

Motion du conseil municipal de Metz du 19/12/2019

Qu’il s’agisse d’un ballon d’essai du gouvernement ou de la fuite de documents d’analyse de la situation indiquant la solution qui serait privilégiée par le ministère des armées, l’évocation d’une nouvelle saignée dans les rangs militaires basés à Metz rappelle la récente liste des affaiblissements successifs subis par la ville, et mis en place par Paris.

Promesses non-tenues, dédain et mépris

Les gouvernements successifs n’ont cessé de déshabiller Metz (entre autres) de son dispositif militaire et de sa position sur l’échiquier national au cours des 15 dernières années.

Base Aérienne fermée et succession de départs de régiments au profit d’autres régions de France sous Nicolas Sarkozy, perte du statut de capitale régionale sous François Hollande, Metz a payé un lourd tribu à la rationalisation des frais de l’Etat, sauvant in extremis un statut de métropole au bénéfice d’un biais repéré dans le cadre légal.

Des coups de boutoir que ces même gouvernements avaient promis de compenser, ce qui ne fut le cas que dans une faible partie ; de quoi illustrer le peu d’importance accordée par Paris à la place forte qui, de façon séculaire, défendit l’Etat.

Pire, la volonté de compensation par l’installation sur la BA 128 d’un service dédié à la collecte de l’écotaxe a tourné tout d’abord au naufrage avec le recul du gouvernement Hollande face aux bonnets rouges bretons, puis au mépris lorsque Ségolène Royal proposa de faire de cette même BA 128 un cimetière pour les portiques destinés à la collecte de cette même écotaxe.

Au jeu des économies, c’est maintenant à l’équilibre de l’offre de santé de Metz que le gouvernement, Macron cette fois, s’attaquerait.

La ministre des armées a prévu un déplacement sur le territoire le 23 janvier 2019, sur la sollicitation des députés messins.

Nul doute qu’elle entendra les arguments des élus, et qu’elle croisera sur son chemin de nombreux opposants au projet. Ces voix pèseront-elles suffisamment face aux injonctions comptables de Bercy ?

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