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Grand nettoyage de printemps pour les routes départementales de Moselle

Le Département de la Moselle lance sa traditionnelle campagne de nettoyage de printemps le long des routes départementales, au sortir de la campagne hivernale et avant la première intervention de fauchage.

Une opération menée par les agents routiers du département, qui s’étalera du 15 au 26 mars 2021. La prudence est rappelée aux automobilistes en raison de la présence d’agents sur les voies à cette occasion.

Outre le logique nécessité de propreté et par conséquent de valorisation de l’image de la Moselle, le nettoyage des bords de route permet de préserver l’environnement, et améliore à la sécurité des usagers des départementales autant que celle des riverains.

Malgré le développement des systèmes de collecte, nombreux et performants, trop de déchets de toute nature sont encore abandonnés au bord des routes par des usagers peu scrupuleux, quand ils ne sont carrément pas jetés par la fenêtre.

Le dépôt ou le jet de déchets, par un particulier, dans des endroits non-prévus à cet effet est passible d’une amende allant de 45€ à 1500€ (3000€ en cas de récidive) si l’on en croit l’article R.541-76 du Code de l’environnement. Pour les entreprises, l’abandon ou le dépôt de déchets fait risquer une peine de 2 ans de prison et/ou 75 000€ d’amende, selon article L541-46 du Code de l’environnement Des amendes qui ont récemment été renforcée, et qui pourrait l’être encore plus à l’avenir pour renforcer l’effet dissuasif.

12 000 heures de travail, 90 tonnes de déchets

L’opération, qui engagera les agents du département pour près de 12 000 heures de travail, permet de ramasser plus de 90 tonnes de déchets aussi variés qu’encombrants et que polluants : bouteilles, sacs, papiers, pneus, batteries, matelas, électroménager…

Au total, ce sont 43 kilos de déchets qui sont ramassés au kilomètre. En 2017, le département de la Moselle comptait plus de 4300km de routes départementales.

Les agents en danger

Contraints de manoeuvrer les véhicules de ramassage à faible vitesse, et avec des agents du département sur ou le long des routes départementales, le risque d’accident et de mise en danger des opérateurs est important. Le Conseil Départemental invite donc les usagers

« à redoubler de prudence aux abords de ces zones de ramassage pour la sécurité de des agents.

Mais aussi , tout au long de l’année, à faire preuve de civisme pour maintenir la propreté aux abords des routes et pour préserver la qualité de l’environnement et des paysages Mosellans »

Si la campagne permet de ramasser les déchets les plus visibles, il restera toujours les plus petits déchets tels que les mégots de cigarettes, jetés par la fenêtre du véhicule par plus d’un automobiliste-fumeur sur deux.

Qui jette dans la nature, et pour quelles raisons ?

Pour certain(e)s on pourrait penser que c’est presque une attitude habituelle, pour ne pas dire normale. Cela ne concernait certes pas les routes départementales, mais en 2019, une enquête réalisée par Ipsos pour la Fondation Vinci Autoroutes indiquait que 37% des Français reconnaissaient jeter des déchets par la fenêtre sur l’autoroute. Un pourcentage en augmentation conséquente car il était de 33% en 2018, c’est-à-dire l’année précédente.

Dans une étude 1, l’ADEME (Agence de l’Environnnement et de la Maîtrise de l’Energie) a chercher à comprendre et à expliquer la problématique des déchets sauvages. Sans surprise, elle y fait le constat suivant :

« Bien que les dépôts sauvages concentrés de grande envergure soient les plus médiatisés, les déchets diffus et dépôts contraires au règlement de collecte sont un sujet de préoccupation majeur pour les collectivités sur leurs territoires. »

Toujours selon cette étude de l’ADEME,

« Les répondants des collectivités territoriales estiment que les déposants sont pour un tiers des habitants du territoire et pour près d’un quart des professionnels. Les autres déposants peuvent être des touristes et également pour beaucoup des habitants des collectivités voisines. »

Du côté des raisons, l’ADEME indique également que ces incivilités des déposants est directement induit par l’absence de sanctions. Le refus de payer pour la gestion des déchets que l’on produit touche les ménages, mais aussi les professionnels notamment, pour l’accès aux déchèteries) constitue une autre raison.

On notera que, dans cette même étude, l’ADEME rapporte « certaines pratiques intéressantes et efficaces de gestion des déchets sauvages, reproductibles à une échelle plus large, ont été identifiées ».

Combien ça (nous) coûte ?

Les coûts induits par le choix de ces « citoyens » de prendre la nature pour une poubelle à ciel ouvert ne sont pas négligeables, l’ADEME évalue ce coût moyen à 900€ par tonne collectée, rien qu’au bord des routes.

Ces coûts de ramassage reposent majoritairement sur les collectivités territoriales, et se retrouvent donc mécaniquement dans les impôts payés par tous les habitants et entreprises du territoire. Autrement dit, la facture des incivilités de quelques-uns (un tiers si l’on en croit l’étude de la fondation Vinci), qu’ils résident ou non sur le territoire, est réglée par l’ensemble des habitants de ce même territoire. On parle ici de facture directe (le coût identifiable à court terme).

Facture directe car l’impact sur l’environnement en général, et la santé, ne sont pas quantifiés dans cette étude, ni aisément quantifiable car il les conséquences de ces comportements s’étalent sur le (très) long terme.

Pas plus que n’est quantifiable l’impact sur l’éducation des enfants qui assistent au dépôts sauvages par leurs propres aînés… par contre, il est aisément imaginable en dehors de tout aspect purement financier.


(1) Source : synthèse de l’étude de l’ADEME datée de février 2019, dénommée « Caractérisation de la problématique des déchets sauvages ». Cliquez ici pour télécharger le document.

(2) Source : communiqué suite à l’étude Ipsos pour la fondation Vinci, cliquez ici pour télécharger le document.

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