Politique & social

Le budget de Metz Métropole voté : hausse des impôts et plan d’investissement sur 5 ans

Le conseil de communauté de l’agglomération de Metz Métropole a voté son budget 2016 ainsi que son plan d’investissement à 5 ans ce lundi 4 avril 2016.

A cette occasion, la hausse des taxes sur les ménages, discutée lors du débat d’orientation budgétaire du mois dernier, a été entérinée.

Une mesure impopulaire, qui permettra de dégager environ 6 millions d’euros, et qui touchera les ménages de façon différenciée selon la valeur brute locative (VLB)  de leur logement. une hausse qualifiée de « matraquage fiscal » par Emmanuel Lebeau.

Le conseil communautaire de Metz Métropole - 4 avril 2016
Le conseil communautaire de Metz Métropole – 4 avril 2016

La fourchette annoncée va varier de 35€ à 86€ d’augmentation des taxes d’habitation et foncières réunies sur l’année.

Ces taxes sont réparties comme suit (légende : TH : taxe d’habitation – TFB : taxe sur le foncier bâti) :

  • pour une VLB de 0 à 3300 :
    • foyer 2 enfants : TH +19€ | TFB +16€ | Total : +35€
    • foyer 1 enfant :  TH +25€ | TFB +16€ | Total : +41€
    • foyer sans enfant : TH +31€ | TFB +16€ | Total : +47€
  • pour une VLB de 3301 à 6000 :
    • foyer 2 enfants : TH +34€ | TFB +30€ | Total : +64€
    • foyer 1 enfant :  TH +45€ | TFB +360€ | Total : +75€
    • foyer sans enfant : TH +56€ | TFB +30€ | Total : +86€

Ces deux segments touchent environ 94% des ménages qui résident dans les quelques 111.000 logements de l’agglomération de Metz Métropole, sachant que la VLB moyenne de l’agglomération se situe à 3200.

Thierry Hory, maire de Marly en charge du budget de Metz métropole, explique les tenants et aboutissants de ce choix :

Les foyers disposant d’une VLB supérieure, soit 6% des ménages, seront quant à eux mis à contribution de façon plus importante, mais ce point n’a pas été détaillé.

Emmanuel Lebeau et Françoise Grolet ont longuement réagi, rappelant que le cumul des hausses venant de toute part mettaient en difficulté les ménages, et que le choix à faire aurait été de diminuer les investissements pour éviter la hausse. Un point de vue partagé par Nathalie Colin Oesterlé, qui a refusé de voter le budget, cette hausse des taxes constituant selon elle, un mauvais choix.

Yves Wendling a enfin ajouté que les habitants et les entreprises n’attendaient « pas plus de services, mais plutôt moins d’impôts« , avant d’indiquer qu’il ne voterait pas le budget non plus.

Jean Luc Bohl a indiqué qu’il assumait ces choix, pour « bâtir l’avenir, et poursuivre la mise en place de services de qualité aux habitants […] même si ce n’est jamais agréable de lever l’impôt pour cela », rappelant que Metz Métropole était une collectivité « trop jeune pour avoir fait de la mauvaise graisse ». Et de conclure qu’il s’agissait là du « meilleur budget qu’on ait pu faire au regard de la situation et des nécessités ». Il en dit plus à notre micro :

Le budget primitif 2016 a été adopté, malgré 11 voix contre.

173 millions d’euros d’investissement entre 2016 et 2020

Le choix a été présenté comme « un choix politique tourné vers l’action » par Jean Luc Bohl, qui s’interdit de jouer la carte de l’inertie dans le contexte difficile côté budgétaire, mais dans un environnement concurrentiel tel que, selon lui, le seul moyen de s’en sortir est de poursuivre les efforts.

Ainsi, les élus des 44 commues de Metz Métropole ont découvert le PPI (Plan Pluri-annuel d’Investissement) à hauteur de 173,14 millions d’euros, sorte d’inventaire des projets d’investissements qui seront réalisés entre 2016 et 2020 au sein de l’agglomération.

Quatre grands axes ont été présentés : 72,54 M€ (42%) pour la compétitivité, 70,08 M€ (41%) pour la qualité de vie, 16,15 M€ (9%) pour l’attractivité et enfin 14,37 M€ (8%) pour le patrimoine et l’administration générale. (M€ = millions d’euros).

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Pas de bâtiment en vue pour Metz Métropole, pour le moment

Interrogé sur le sujet, Jean Luc Bohl a reconnu que le projet de construction d’un bâtiment pour héberger l’ensemble des services de l’agglomération n’était pas au menu du PPI.

Cependant, avec l’augmentation du nombre de compétences impliquée par le passage en Communauté Urbaine (espéré au 1er janvier 2018), et au vu du coût actuel des locations, le président de l’agglomération n’exclut pas de remettre ce projet sur le tapis, si la situation financière le permet.

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Le PPI a été adopté à l’exception de 2 voix contre et de 9 abstentions, qui ont justifié celle-ci par le manque de détail de certains points du projet (Martine Nicolas, Nathalie Colin Oesterlé), ou dénoncé un pari hasardeux (Yves Wendling), ce dernier ayant souhaité un plan d’économie à la place d’un plan d’investissements.

Des motifs qui ont fait dire à François Grosdidier qu’il trouvait un peu léger, fort peu argumenté, voir même partiellement de mauvaise foi, le choix de ne pas voter un plan tourné vers l’avenir, permettant au passage de faire travailler les entreprises locales.

Jean Michel Toulouze a ajouté qu’il ne pouvait pas faire confiance à « des élus sans vision d’avenir, qui sont les chantres du déclinisme » de Metz, rappelant au passage que Marie Jo Zimmermann avait déclaré en 2014 qu’elle proposerait d’augmenter l’impôt de l’agglomération si elle était élue. Ambiance.

Jean Luc Bohl a conclu ce débat en cherchant à rassurer les conseillers :

« Je ne suis pas Staline, […] tout ceci n’est pas gravé dans le marbre, […] c’est un projet d’investissement qui sera ajusté en fonction de l’évolution de la situation. »

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