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Budget participatif à Metz : outil démagogique ou véritable avancée ?

Dans le cadre du budget participatif de la ville de Metz, les habitants sont invités à proposer des actions pour améliorer leur cadre de vie. Pour 2016, ils peuvent transmettre leurs idées jusqu’au 20 mars.

Un « système » qui, depuis son instauration en 2014, semble avoir trouvé son public et faire l’unanimité. Ou presque…

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« La démocratie est aujourd’hui en danger. Les citoyens ne supportent plus la politique politicienne et les attaques permanentes. »

affirme Thomas Scuderi. Un constat que beaucoup semblent partager, et qui peut en partie expliquer la désertion des urnes.

Alors que faire ? D’après l’élu, en charge de la démocratie participative à la ville de Metz, ce type de démarche pourrait changer la donne.

« Le but est d’instaurer une dynamique participative, que les habitants soient acteurs de leur ville » explique-t-il.

Dans cette optique a été lancé, en 2014, le premier budget participatif messin.

« un dispositif de démocratie participative destiné à permettre une implication concrète des citoyens dans la vie de la cité ».

Concrètement, les habitants peuvent proposer une ou plusieurs idées pour améliorer leur quartier, voire l’ensemble de la ville.

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Quelles idées proposer ?

Pour être recevables, les propositions des internautes doivent répondre à plusieurs conditions :

  • satisfaire un motif d’intérêt général, c’est-à-dire profiter au plus grand nombre et apporter une plus-value au quartier ou à la ville.
  • correspondre aux compétences municipales, c’est-à-dire l’urbanisme, les espaces publics, naturels, la culture, le développement durable, l’animation, etc…
  • relever des dépenses d’investissement, c’est-à-dire toutes les dépenses ayant un impact durable pour la collectivité.
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Parmi les idées proposées ces dernières années, figurent l’aménagement d’une aire de jeux, la réfection d’un terrain de basket, la pose d’arceaux à vélo ou encore la création d’un parcours de santé.

Au fil des ans, le dispositif produit son effet. En 2015, le nombre total de propositions était de 713, contre 287 en 2014. Cette année, ce dernier total a été atteint… en à peine 15 jours !

Une progression qui enchante l’élu : « Les habitants en redemandent, une vraie dynamique est en place. »

« De la poudre aux yeux »

NCO-18-07-2014-004Pourtant même si l’enthousiasme paraît général, certaines personnes restent sceptiques sur le sujet. Parmi elles, l’élue d’opposition Nathalie Colin-Oesterlé (UDI). Selon cette dernière,

« le budget participatif n’apporte rien de nouveau et donne l’impression aux citoyens qu’ils ont un pouvoir de décision. C’est de la poudre aux yeux. »

Elle ajoute que les 900 000€ alloués aux projets proposés « ne sont pas un apport supplémentaire mais bien de l’argent pris dans d’autres lignes budgétaires« .

Et de préciser que

« les travaux proposés par les Messins se faisaient déjà auparavant. Ce qui aurait été bien, c’est davantage d’argent. » 

L’élue se dit toutefois plutôt favorable à une dose de démocratie participative, « Mais sur des sujets majeurs comme le Palais des congrès, qui engagent la ville sur le long terme. »

Une dynamique qui gagne toute la France

Face à ces propos, Thomas Scuderi oppose des exemples concrets de projets innovants, comme ce ponton pour pêcher destiné aux personnes à mobilité réduite et/ou âgées – « un investissement nouveau rendant justice à ces personnes » – ou encore la sécurisation des abords du parc de Gloucester, « travaux qui auraient dû être réalisés il y a 10 ans ».

L’élu joue ensuite la carte de l’apaisement :

« Sur ce sujet, les attaques ne sont pas opportunes. Aujourd’hui les habitants, qui sont les acteurs de la vie quotidienne, défendent ce dispositif car ils y voient une opportunité. »

Des initiatives de ce type, il en existe partout en France, dans des communes de tailles très diverses. Ainsi, de Firminy (Loire, env. 17500 habitants) à Dieppe (Seine-Maritime, env. 30000 hab.) en passant par Capestang (Hérault, env. 3150 hab.), Rodez (Aveyron), Montreuil, Rennes (207.000 hab.), ou encore Paris, le budget participatif gagne du terrain.

Et il n’y a pas que les villes qui se sont prêtées au jeu. Les lycées aussi sont actifs dans ce domaine. En France, l’exemple le plus connu est celui de l’ex région Poitou-Charentes, où les établissements sont passés à l’acte dès 2005. Sur les 120 millions d’euros alloués chaque année aux lycées, 6,5 millions sont réservés au budget participatif des lycées.

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5 commentaires

  1. Je rejoins entièrement NCO, c’est une pure fumisterie. Mais bon, le principal c’est de trouver des gogos qui pensent avoir un semblant de « pouvoir »….

    1. Et il y a des gens,non pas des gogos (oui le respect existe aussi sur internet),qui tombe dans la démagogie pure de Nathalie Colin-Oesterlé…
      C’est tout simplement une partie du budget des « aménagements léger » de voirie qui est a disposition et orienté d’après les avis des habitants,c’est bien plus pertinent et efficace !
      Jamais il n’a était cachés quoi que ce soit sur ce budget,Nathalie Colin-Oesterlé joue avec les mots rien d’autre !

      Si les personnes qui participent puissent se sentir utiles a leur ville a leur mesure,ou est le problème… ?!

  2. Si la démocratie participative avait pour prétentionde faire participer les citoyens il y avait un bon moyen de le démontrer: demander l’avis aux messins sur l’opportunité de contruire un palais des congrès. Mais que neni
    CQFD

  3. R.B. Je ne suis pas un habitant de la ville de Metz, mais je m’y rends régulièrement . A lire certains propos plutôt négatifs exprimés dans ces colonnes, à l’encontre des initiatives prises, je me dis par déduction, que je dois être un gogo , puisque je constate des améliorations fréquentes dans cette belle ville de Merz ,où des efforts constants me sembles réalisés . Aussi, bien que citoyen naïf, je ne puis qu’encourager la participation des habitants messins , à la vie de leur quartier .

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