Dans le meilleur des cas, Noël se fête en famille, autour d’un bon repas avec un sapin bordé de nombreux cadeaux déposés par un vieil homme barbu vêtu de rouge. Dans le cadre de sa semaine thématique, Tout-Metz s’est intéressé à un Noël un peu différent : celui qui se fête en maison de retraite.
Murielle Faubel, directrice de l’EHPAD « Le Hêtre Pourpre » à Hombourg-Haut, en Moselle, a accepté de nous expliquer comment se déroulaient les fêtes de fin d’année de ses résidents. Loin des clichés liés à la tristesse, place à la fête et aux sourires, même quand le quotidien n’est pas rose.
Et dans cette maison de retraite qui compte 64 résidents, qui ont en moyenne 86 ans, Noël se prépare dès le mois de septembre.
« Ce ne sont plus des rapides, ça prend forcément plus de temps ! »
, explique la directrice en riant.
En plus des traditionnels ateliers gymnastique, ateliers de mémoire ou même ateliers presse fréquentés par une vingtaine de résidents, principalement des hommes, plusieurs ateliers de bricolage se mettent en place chaque année.
Il s’agit là de confectionner des objets de décoration de Noël, comme des centres de table ou encore des petits sapins en papier mâché, dont la minutie du travail requis est très appréciée par les résidents. Il paraît même que quelques femmes sont des inconditionnelles de ces ateliers !
Les produits sont ensuite exposés et vendus à l’occasion d’un marché de Noël, qui a lieu en même temps que le traditionnel repas des familles, un peu avant Noël. L’argent récolté sert ensuite à proposer de nouvelles animations.
La famille passe à table
Le point fort de ces fêtes de fin d’année, c’est évidemment le repas des familles, auquel participent la grande majorité des résidents, avec un menu traditionnel spécialement proposé pour l’occasion.
Festivités et bonne humeur se doivent d’être au rendez-vous, et pour cela, le Père Noël trouve un créneau dans son planning chargé pour venir remettre des cadeaux aux résidents.
Cependant, derrière les sourires se cachent parfois une réalité plus triste. Une vingtaine de résidents n’ont soit plus de famille, soit une famille trop éloignée géographiquement au moment du repas, qui a lieu en général avant le 20 décembre. Mais la directrice est catégorique à ce sujet :
« Ceux qui n’ont pas de famille ne sont pas privés de cette journée »
La plupart du temps, ils sont placés auprès d’autres résidents avec lesquels ils ont des affinités, et/ou auprès d’autres familles. Le reste du temps, ils ne sont jamais seuls. Murielle Faubel exerce ce métier depuis plus de 20 ans et avoue que le sentiment de solitude est en fait peu présent.
« Ce n’est pas comparable à quelqu’un qui vivrait seul chez lui, par exemple. Ici, ils ne sont jamais vraiment seuls. Nous, on est là. »
Et le jour J ? Certains résidents, lorsque c’est possible et que leur mobilité et état de santé le permettent, peuvent rejoindre leur famille. Peu le font le soir du réveillon, mais la plupart (entre 20 et 30 résidents) se déplacent les journées des 25 et 26 décembre.
« Il faut aussi que ce soit gérable physiquement »
, explique la directrice.
Ces journées-là, pour ceux qui restent, la maison de retraite propose des repas un peu plus « festifs » qu’à l’accoutumée, de même que pour la nouvelle année. Les familles passent la plupart du temps la journée du 1er janvier pour présenter leurs voeux.
Les festivités de fin d’année au Hêtre Pourpre d’Hombourg-Haut ont aussi vu naître une belle amitié, celle de 5 résidentes encore relativement autonomes et « accro » aux ateliers bricolage. Toutes étaient déjà très manuelles chez elles.
Une passion qui les a réunies au-delà de ces ateliers puisqu’au quotidien, chacune se soucie de l’autre et toutes sont constamment ensemble. « Une vraie histoire de copines ! », conclue la directrice.
