Metz Métropole connecte ses communes au haut-débit

L’accès à internet haut débit est devenu un facteur d’attractivité essentiel pour les communes, y compris pour les municipalités rurales.

Si beaucoup d’abonnés dans les villes sont désormais habitués à un débit sans soucis, certains faisaient encore face à des débits ridicules. Là où les opérateurs privés n’offraient pas de solution, la collectivité se devait d’intervenir pour palier au problème.

Le défi a été lancé en décembre 2010 : il s’agissait de couvrir toutes les zones non couvertes par l’ADSL ou par un câble réseau numérisé sur le territoire de la communauté d’agglomération, et ce avant le début de l’année 2014.

Après diagnostic, ces zones dites zones blanches ont été identifiées en 2011 : 13 des 40 communes de Metz Métropole étaient concernées, que ce soit en partie ou sur la totalité de leur territoire.

Objectif : amener un débit de 10 à 18 Mbps (Mégabit par seconde) à l’ensemble du territoire d’ici la fin de l’année 2013, c’est à dire permettre aux habitants de pouvoir prétendre à une offre « Triple Play » (télévision, internet et téléphone).

Un budget total de 2 millions d’euros, financé à la fois par l’Etat, par l’Union Européenne, par le Conseil Régional de Lorraine et surtout par Metz Métropole (qui finance le projet à hauteur de 1 317 215€), a été débloqué pour faire face à la situation.

Selon l’avis même de certains maires, sans la solidarité de la communauté d’agglomération, elles n’auraient pas pu atteindre cet objectif aussi rapidement. L’union fait la force, et en plus du financement, le poids de l’agglomération aura permis de négocier avec les opérateurs pour offrir au moins 2 offres concurrentes aux habitants.

Plus aucune zone blanche sur le territoire depuis quelques jours

Jean-Luc Bohl, président de Metz Métropole, ainsi que les adjoints pilotes du projet ont tenu à réunir les maires qui le souhaitaient, au sein de la commune rurale de Coin les cuvry pour annoncer la nouvelle : les travaux sont désormais terminés, et l’ensemble des communes raccordées ; certaines depuis moins de 48h.

Le projet « Haut débit pour tous » a débuté en 2012, il avait permis de raccorder tout d’abord les communes de La Maxe, de Saulny et d’Ars-Laquenexy.

En 2013, les autres communes ayant fait appel à Metz Métropole sur ce dossier ont vu leur débit Internet augmenter de façon significative :

• Cuvry
• Féy
• Mey
• Chieulles
• Vany
• Coin-sur-Seille
• Vernéville
• Vantoux
• Gravelotte
• Coin-lès-Cuvry

Désormais, une bonne partie des habitants de ces communes peuvent contracter des offres Internet, TV et téléphone portées par les principaux opérateurs nationaux (Orange, SFR et Free).

Trois ombres au tableau, mais le travail continue jusqu’en 2020

Grâce à ce projet la situation s’est considérablement améliorée, mais elle n’est pas encore idyllique.

Première ombre au tableau : si sur le papier il n’existe plus aucune zone blanche sur le territoire de Metz Métropole, certains habitants ne peuvent toujours pas disposer d’un débit satisfaisant.

Ceci tient notamment à la définition même de ce qu’est une zone blanche. Ainsi, dès lors que 50% des raccordés disposent d’un accès supérieur à 2Mo, la zone n’est plus considérée comme blanche. Ce qui n’empêche donc pas les habitants les plus éloignés des noeuds de raccordement de se retrouver dans l’incapacité de disposer d’un débit digne de ce nom.

Un autre point noir touche les communes équipées par le câble. Celles-ci sont effectivement totalement dépendantes de la société Numéricable, propriétaire des infrastructures, et de son bon vouloir. Là où il n’y a pas d’alternative, les abonnés sont contraints de se tourner vers la seule offre existante.

Enfin, en matière d’attractivité territoriale, les entreprises n’ont pas été spécialement privilégiées par l’apport de débit supérieur nécessaire parfois à leur activité. Or c’est aujourd’hui l’un des critères déterminants pour le choix de l’installation de locaux professionnels. Mises à part les grosses entreprises pouvant faire face au coût d’équipement, les autres professionnels se retrouvent avec les mêmes caractéristiques (et donc les mêmes défauts lorsqu’il y en a) que les offres grand public.

Les infrastructures coûtent cher. Là où l’un des opérateurs a déjà effectué des travaux d’équipement, un autre ne viendra pas juxtaposer ses propres « tuyaux ». Dès lors, si une partie des habitations trop éloignées est mal desservie, il faut batailler dur avec l’opérateur en charge pour obtenir une amélioration technique susceptible de « booster » un peu son débit.

La fibre optique arrive

D’ici à 2020, la totalité des communes de Metz Métropole devrait être raccordée à la fibre optique.

Et là, ce n’est pas du « haut », mais du « très haut » débit qui est à la clé, on parle de 100, 200 Mbps voir de 1Go. La situation, déjà améliorée par les investissements de l’agglomération, va donc progressivement devenir très confortable.

La pose de la fibre optique a d’ailleurs déjà commencé au sein de la communauté d’agglomération.

Le projet, porté par les opérateurs privés Orange (à 75%) et SFR (à 25%) est en cours de déploiement par cercles concentriques, « en escargot » autour de Metz (voir notre article sur le lancement de l’offre fibre optique à Metz ici) et de Montigny les Metz (voir notre article sur la fibre à Montigny les Metz ici).

L’investissement de Metz Métropole a déjà fait basculer une bonne partie des habitants du côté rapide du débit. Pour les plus mal lotis, il faudra maintenant prendre son mal en patience.