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Fréquentation touristique : le ressenti des commerçants messins à l’été 2012

La saison d’été se termine doucement à Metz pour les restaurateurs, patrons de bars et hôteliers. Après avoir consulté quelques commerçants, ces derniers nous livrent leurs impressions sur la fréquentation touristique dans leurs établissements, qui diffèrent souvent selon notamment leurs emplacements géographiques dans la ville.

Entre crise financière, travaux, météo et en même temps l’impression d’un nouveau souffle dans la ville, difficile de dire véritablement si Metz devient une destination touristique attrayante.

Terrasse de La Guinguette à Metz, Crédit Photo : Tout-Metz

Pourtant, les chiffres de 2011 étaient très positifs. L’Office de Tourisme de Metz enregistrait 633 557 contacts clients, soit une hausse de 1,79% par rapport à 2010, qui notons-le, était déjà une année exceptionnelle.

Il semble depuis quelques temps que la ville s’engage à se faire connaître et à devenir attractive, même au-delà des frontières françaises. Toujours en 2011, la part de touristes étrangers avait largement augmenté (+15% d’allemands, +25% de belges et luxembourgeois et +31,5% d’américains).
Source : Tic et + numéro 174, 11 septembre 2012.

Pourtant, les témoignages recueillis ici sont majoritairement négatifs. Est-ce la lassitude d’une ville en chantier qui influe sur la perception des commerçants ? Ou est-ce l’année 2012 qui aurait été réellement mauvaise pour le tourisme ? Les chiffres de cette année ne sont pas encore connus.

Pour certains gérants, les travaux sont difficiles à accepter et impactent directement sur la fréquentation. Pour les hôteliers de Metz, le bilan est plutôt négatif, comme en témoigne la gérante d’un hôtel situé dans le quartier Gare :

« La saison a été très mauvaise, on ressent une diminution du chiffre de 15 à 20%. Les touristes ont tendance à fuire la ville rapidement. S’ils prévoient au départ de rester 3 jours par exemple, ils partent après seulement une journée, découragés par les chantiers. »

Selon cette gérante, l’avenir de son hôtel n’est pas certain, avec la crainte de ne pas pouvoir garder non plus sa clientèle d’affaire.

Il est vrai que le quartier Gare est très encombré actuellement, ce qui met les commerçants du coin dans une position de survie parfois difficile. M. Lenjoint, du restaurant Le Loft, en témoigne. Avec une baisse estimée de 45% du chiffre d’affaire, l’avenir est bien incertain.

« Nous avons déjà supprimé quatre postes, et mis au minimum le reste de notre équipe, pour prendre les devants. Les touristes, on les voient peu, les gens ne veulent pas manger sur un chantier et préfèrent aller vers le centre. On nous a déjà supprimé notre terrasse. Aujourd’hui, seuls les habitués nous permettent de survivre ».

Ces habitués sont surtout composés de travailleurs du quartier. Et lorsque l’on envisage l’avenir, l’après travaux, le patron n’est pas forcément très enthousiaste.

« J’ai vécu il y a 18 ans les premiers travaux de la Gare. Il faudra près de 4 à 5 ans pour réinstaller l’habitude du quartier Gare chez les clients, ou alors, une grosse campagne de communication. »

M. Lenjoint attend avec impatience la fin des travaux, en espérant survivre jusque là.

Jusqu’à la place de la République, on cherche désespérément les touristes, qui semblent déserter la ville, notamment pour Olivier Vetsch, gérant de La Guinguette près de l’Esplanade. Même avec la nouvelle place de la République, la fréquentation ne s’améliore pas. Au contraire, M. Vetsch note une diminution de moitié du nombre de touristes clients. Le gérant ne retrouve plus autant de belges, d’allemands ou d’hollandais qu’auparavant.

« Que ce soit à cause du mauvais temps, de la crise financière, d’un effet Pompidou qui retombe ou des travaux, tout concourt actuellement à tuer les commerces messins. Les touristes étrangers qui se renseignent sur internet ne voient pas Metz comme une destination recommandée actuellement ».

Un hypercentre aux meilleures impressions

Pourtant, l’écho n’est pas le même partout. Place Saint-Louis, le gérant du café Rubis donne un bilan plutôt favorable sur la saison. Si ce n’était pas la meilleure année connue, les touristes ont apparemment contribué à maintenir le chiffre. Heureusement, puisqu’il semblerait que les messins aient un budget plus serré, notamment pour les repas.  Le gérant constate également une belle évolution de la clientèle touristique, différente des années précédentes.

« Avant, nous avions surtout des hollandais, anglais et allemands, mais cette année on a vu des chinois, des sud-américains et beaucoup d’autres. Cette clientèle se diversifie beaucoup. », témoigne M. Panza.

Messin depuis 30 ans, le gérant est plutôt content des évolutions de la ville. Il le constate sur sa propre place, devenue piétonne il y a quelques années, ce qui a favorisé le bar.

« En plus, nous avons une association de quartier très active, qui organise de nombreux évènements. D’une manière générale, en tant que commerçant, on se sent plus libre d’organiser des évènements avec la nouvelle municipalité. »

A l’Opéra Café, au pied de la Cathédrale de Metz, le bilan est, quant à lui, mitigé. Si la fréquentation reste à peu près semblable, c’est les dépenses accordées qui diminuent.

« En terme de fréquentation, pas de baisse conséquente mais les clients dépensent moins. Les gens gardent l’envie de sortir mais consacrent moins d’argent à ça, puisque ce n’est pas un besoin essentiel », a constaté Mme Cazaudebat, gérante du bar.

En bref, après deux années fastes sur le papier, les commerçants messins disent subir un peu, voir beaucoup pour certains. La faute aux touristes, à la météo ou aux travaux ou simplement un concours de circonstances qui n’a pas favorisé les affaires de cette saison 2012 ?

4 commentaires

  1. Et si la faute revenait peut-être aussi aux commerçants eux-mêmes ? Il faut donner envie aux clients, et lorsque je vois l’accueil qui leur est réservé dans bien des endroits, franchement je me demande comment ils n’ont pas plus de pertes… Mais c’est toujours plus simple de reporter la faute sur les travaux, la meteo, la crise ou que sais-je encore…

  2. Cela me semble logique que les places où les activités artistiques et musicales fleurissent, les touristes restent pour écouter et donc consommer. Il en va de même pour les messins eux-mêmes. Cela manque souvent d’animations dans certains quartiers et c’est bien dommage…

    C’est sûr, les travaux défigurent la beauté messine, mais c’est le temps du lifting. Le souci c’est que tous ces travaux ont commencé en même temps, donc difficile pour les voitures et même piétons de circuler. C’est forcément désagréable.

    Vivement la fin des travaux donc ! Metz a quand-même fait partie du top 50 des plus belles villes à visiter dans le monde dans le journal « Le Times » 🙂

    1. Très bon article 🙂

      Je pense réellement que c’est un concours de circonstances que créer cette baisse a bien des endroits,mais il y a comme dit Ethan des commerçants qui sont pas des plus chaleureux !
      De temps en temps il est bon de se remettre en question…. 😉

      L’exemple : « près de 4 à 5 ans pour réinstaller l’habitude » est d’un ridicule !
      A la limite 5 ou 6 mois peut être pas plus….

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