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Frédéric Bucher : sculpteur sur bois… à la tronçonneuse ! (portrait)

Le travail du bois se décline à l’infini. De la forme la plus classique à la plus inhabituelle. Frédéric Bucher, 44 ans est un amoureux du matériau noble. Charpentier de profession, il s’adonne à la sculpture sur bois à la tronçonneuse. Un art méconnu du grand public.

Tout-Metz est allé à sa rencontre dans le cadre d’un dossier de l’été présentant une série d’interviews-portraits de personnes ou artisans passionnés, aux parcours surprenants, exerçant un métier atypique voire méconnu.

Photo : Tout-Metz.com
Photo : Tout-Metz.com

Pouvez-vous vous présenter et retracer brièvement votre parcours académique et/ou professionnel ?

« J’ai fait mes études à Verdun, en tant que charpentier, il y a 25 ans. A la sortie, j’ai tourné un peu partout en France, j’ai également fait les compagnons pour apprendre mon métier. Professionnellement, je suis dans un métier assez complet et puis je suis issu d’une famille de couvreur, donc ça aide. »

Vous êtes un amoureux du bois. Quand est-ce que cet attrait pour la sculpture sur bois à la tronçonneuse s’est-il déclaré ?

« C’est un ami bûcheron qui m’a donné ce goût pour la sculpture. Tout a commencé par un essai en privé. A l’époque, il faisait une formation dans une école de bûcherons dans les Pyrénées. Un jour, il m’a montré ce qu’il faisait, ses premières pièces. J’ai commencé par un cactus et de fil en aiguille, j’ai dérivé vers le mobilier d’intérieur. Ce sont des pièces assez finies.

Cela fait presque 14 ans que je touche à cet art, et puisqu’on me dit que c’est chouette, je continue. »

En quoi consiste le travail de sculpture sur bois à la tronçonneuse ?

« L’avantage d’être charpentier, c’est qu’on a une vision en 3D. C’est un complément au niveau de la sculpture. On arrive plus ou moins à profiler nos pièces. Après, c’est du tactile et de l’imagination qui vient comme ça de but en blanc. On essaie de rester sur des profils assez ressemblants au niveau des animaux, mais on n’arrive pas toujours à les faire exactement comme ils sont. »

Photo : Tout-Metz.com
Photo : Tout-Metz.com

Faut-il nécessairement savoir dessiner ?

« Oui, je pense que c’est indispensable d’avoir un bon coup de crayon ! »

Qu’est-ce que vous utilisez comme outils, mis à part la tronçonneuse, pour les détails ?

« J’utilise une disqueuse ponceuse pour les finitions. Généralement, les pièces en extérieur, on les laisse brutes. Après, si on veut les mettre en mobilier d’intérieur, on les ponce pour que ce soit plus joli. Et puis ça permet soit de les azurer, soit les vernir, soit les huiler.

Je travaille plus avec du bois de couleur. Le pommier est jaune, le mirabellier rouge, le merisier est un peu rose. »

Avez-vous déjà exposé vos créations ?

« J’ai fait des brocantes, le Marché des Arts à Montoy Flanville. Il y avait également des tournois. Après, il y a des expositions, comme les fêtes de printemps, où certains exposent des boîtes à oiseaux, des jardinières en bois, ce genre de choses. »

[note color= »#ffb9c1″] L’ANECDOTE :
Il est parfois surpris par les demandes originales de certains. A la fête des bucherons de l’année dernière, des clients lui ont demandé de réaliser une gondole en bois pour leur mariage.[/note]

Existe-t-il plusieurs écoles en sculpture sur bois à la tronçonneuse ?

« Chacun a son style, sa manière de travailler. Certains détaillent plus, d’autres font plus grossier. J’essaie quand même de fignoler un peu. »

Photo : Tout-Metz.com
Photo : Tout-Metz.com

Combien de temps passez-vous en moyenne sur une pièce ?

« Tout dépend de la pièce. Sur un champignon, on peut passer une demi-heure à trois-quarts d’heure, une heure maximum. Après, une chaise, ça met à peu près deux heures, un banc, deux jours. C’est assez variable. Cela dépend du nombre de sculptures qu’il y a dessus, de la finition qu’on veut faire. »

Pensez-vous un jour vendre vos créations et vivre de cet art ?

« Je ne fais pas ça pour le business mais plutôt pour me faire plaisir et faire plaisir aux autres mais pourquoi pas ! D’ailleurs on me suggère souvent de vendre mes créations [rires]. »

Artisan et artiste, il ne s’est jamais détourné du bois. Frédéric Bucher nous confie avec humilité qu’il n’a jamais fini d’apprendre.

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