Economie & emploi

Formation au digital pour les professionnels : Echelle Numérique, nouvelle success story en vue à Metz ?

Échelle Numérique est une start-up qui lance en 2016 une triple innovation dans la formation au numérique pour les professionnels.

Basée à TCRM Blida, le bâtiment totem LORnTECH de Metz, elle s’attaque à un problème socio-économique majeur : la transition numérique du personnel des organisations.

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Il y a des idées comme ça, quand on vous les présente, qui semblent couler d’évidence tant elles sont pétries de pertinence et d’à propos. C’est le cas de celle de Christophe Prévost, qui a décidé de créer une start-up pour l’exploiter.

Au coeur du problème : la transition numérique, et surtout la capacité des professionnels à digérer le digital, pour en faire si ce n’est un atout pour eux comme pour leur employeur, en tout cas pas un obstacle ou pire, un boulet.

Échelle Numérique propose une solution simple : un outil innovant d’auto-évaluation individuelle, qui livre un diagnostic, et préconise un ou plusieurs modules de formation à suivre.

Mieux encore, si le professionnel le souhaite, Échelle Numérique gère l’organisation de la formation (financée par le compte personnel de formation), et missionne un professionnel local du digital pour la piloter.

Le projet, déjà fort avancé, va se finaliser au cours de l’été, puis sera testé en circuit restreint avant d’être lancé. Pour accélérer son lancement, Christophe Prévost devrait avoir recours à des investisseurs.

Personnes intéressées par la formation, ou formateurs potentiels peuvent déjà se pré-inscrire sur le site www.echelle-numerique.com, et suivre sa page facebook, autant que son compte twitter.


Le sujet vous intéresse ? Entrons dans le détail avec la genèse de la démarche, l’explication des trois niveaux d’innovation, et les types de formation qui seront proposées.

Des réalités professionnelles

Tout part d’un premier constat : beaucoup de professionnels font face à de multiples problèmes lorsqu’ils doivent utiliser les outils numériques, ou en imaginer les possibilités d’application dans leur organisation.

Second constat, lorsque l’on doit former ces professionnels, on ne le fait que sur une partie destinée à une utilisation pratique, un logiciel interne par exemple. Mais cela ne permet de regarder le digital que par un petit bout de la lorgnette.

Troisième constat, lorsque l’on parle de formation au numérique, ce sont quasi uniquement des spécialistes qui sont formés : développeurs, analystes de données etc… Ces personnes vont concevoir des services et des logiciels pour les professionnels ou pour le grand public… qui manque trop souvent de la culture nécessaire pour les utiliser efficacement.

Christophe Prévost lui-même, en suivant une formation de gestionnaire de réseaux sociaux, s’est aperçu qu’il manquait à certaines personnes présentes (et lui le premier selon ses propos) des pans complets de culture digitale pour comprendre de façon globale la mécanique du numérique, alors que certains avaient visiblement une culture digitale solide, et ne venaient en renforcer qu’un segment.

Or, à l’heure où les entreprises et les collectivités doivent faire face au défi immense de la transition numérique, ces professionnels qui sont aussi les forces vives qui doivent adapter leur processus et imaginer comment en tirer parti au mieux, n’ont pas assez de culture digitale pour imaginer le futur, avant de le mettre en oeuvre.

La cible de l’activité d’Échelle Numérique est donc terriblement large : les chefs d’entreprise, premiers concernés, disposeront de programmes dédiés, mais aussi les managers, les fonctions de support, et tous les employés de tous types de services, qu’ils travaillent en entreprise ou dans une collectivité.

Une start-up, trois axes d’innovation

Sur la base de ces constats, Christophe Prévost imagine donc le moyen de combler le trou dans la raquette par le biais de la formation, s’installe à TCRM Blida et s’entoure de professionnels du digital pour consolider son idée.

Première innovation : l’approche

Lorsque l’on va à l’école, on apprend à lire et à compter. C’est sur cette base que l’on peut acquérir le reste des compétences. Or le digital est une révolution dans les usages : il a son propre vocabulaire, sa propre logique, ses propres processus… bref, sa propre forme de culture face à laquelle beaucoup sont désarmés.

Énormément de professionnels n’ont pu acquérir cette culture que sur le tas, par morceaux selon les nécessités, et parfois en appliquant les méthodes sans en comprendre les fondamentaux.

En créant Échelle Numérique, Christophe Prévost se donne pour mission de former toutes ces personnes qui n’ont pas acquis la culture et ont dû construire sur des bases partiellement solides.

A l’heure ou la vitesse des changements induits par le numérique s’accélère, change la façon de travailler quand ce n’est pas le modèle économique ou organisationnel tout entier qui est remis en cause, son projet est presque vital pour certaines structures.

Seconde innovation : la technologie

Au coeur du projet, on trouve un noyau technologique : une application dont une grande partie a déjà été développée grâce à ces contacts développés par Christophe Prévost dans l’écosystème LORnTECH.

Cette application, gratuite d’accès mais nécessitant une inscription préalable, permet notamment à chaque professionnel de s’auto-évaluer par rapport au numérique, et ce sans nécessairement que son employeur le sache.

Au terme de ce diagnostic personnel, l’application va alors suggérer à chaque personne un ou plusieurs modules de formation à suivre, avec une indication de niveau adapté à son cas spécifique. Les éléments indiqués permettront alors à la personne de demander, dans le cadre du compte personnel de formation, à suivre le ou les modules qu’elle souhaite.

L’application gérera alors de façon centralisée, l’ensemble du suivi et des processus de mise en relation avec le formateur, les RH, etc…

Troisième innovation : l’emploi et le réseau local pour énergie

C’est une autre originalité dans l’idée d’Échelle Numérique : s’appuyer non pas sur des formateurs pure souche, mais sur des professionnels du numérique en activité dans les start-up, dans les entreprises ou autres organisations, pour mener à bien ces formations.

L’idée est de permettre à ces entreprises locales de développer en partie leur chiffre d’affaires en facturant ces heures de formations, mais aussi de leur permettre une entrée en relation directe avec d’autres professionnels qui seront peut-être demain, leurs prescripteurs ou leurs clients dans leur activité de base.

Une trentaine de formateurs potentiels ont déjà été identifiés, il est possible de proposer son profil depuis le site d’Échelle Numérique.

Quels types de formation ?

Les programmes de formation, dont une partie est encore en cours d’élaboration, seront validés par un comité scientifique.

Étagés par niveaux, ils visent à constituer cette fameuse base solide : la culture numérique, en détaillant tout d’abord les fondamentaux (logique, mécanique, histoire, automatismes, grands sujets) avant de se pencher sur les détails, pour finir par une mise en pratique, toujours accompagné du formateur.

On pourra donc, selon le niveau déterminé par l’application, se voir expliquer les bonnes pratiques et le fonctionnement du courrier électronique (que l’on utilise tous, mais pas forcément de la bonne manière), l’histoire des réseaux sociaux, leurs différences et la façon de bien les utiliser, autant que les meilleurs moyens de travailler en mobilité ou de ne jamais se retrouver au dépourvu face à un nouveau logiciel.

L’idée est de découper les formations en modules courts de plusieurs demi-journées, qui se suivent régulièrement mais n’empiètent pas sur la totalité du planning de la personne, afin qu’elle puisse rester pleinement active pour faire son travail. Un argument qui compte aussi pour les formateurs.

Les programmes de formation seront étendus progressivement, pour permettre à certains de suivre des cycles plus spécialisés sur une thématique, ou adaptés sur mesure aux besoins de l’entreprise / de la collectivité cliente dans le cadre de son secteur d’activité.

Vous avez dit « success story » ?

Qu’est-ce qui peut permettre d’envisager le succès d’Échelle Numérique ? Nous avons cherché à comprendre.

Tout d’abord l’activité, imaginée avec ces innovations et cette approche, n’existe a priori pas aujourd’hui d’après Christophe Prévost. S’il y a du monde dans le secteur de la formation, cette niche n’est pas exploitée.

Ensuite, la nécessité. La transition numérique « va faire des morts » dans le monde professionnel. Un tsunami qui a déjà tué des emplois, quand ce n’est pas un secteur tout entier qui s’est vu transformé. On pense à Uber notamment, avec les taxis. Toutes les activités professionnelles étant potentiellement concernées, il est urgent de disposer dans ses équipes, de personnes capable d’anticiper les bouleversements, et d’imaginer le meilleur moyen de le provoquer. Pour cela, c’est une culture qu’il faut leur inculquer.

A ceci on peut ajouter que les professionnels vont pouvoir améliorer leur propre employabilité, tout en réduisant les tracas liés aux blocages du numérique. Une efficacité améliorée qui ne peut que satisfaire leur employeur comme pour tout type de formation.

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