Politique & social

Metz : second conseil municipal, premières passes d’armes

Pour le second conseil municipal qui s’est tenu le 17 avril 2014, l’assemblée a pris ses premières décisions depuis l’installation du maire. L’occasion pour l’opposition de croiser pour la première fois le fer avec la majorité, et de goûter à ses premières frustrations sous la nouvelle mandature.

Le Conseil Municipal à Metz.
Le Conseil Municipal à Metz.

Le conseil municipal a ainsi voté son règlement intérieur, un classique qui a vu notamment cette année le temps de parole de chaque intervention limité à 10 minutes (et 3 minutes pour les explications de vote, limitées à une par vote et par groupe).

Le conseil municipal a également mis en place les différents organes de pilotage et de représentation, en désignant parmi ses membres, les élus qui  seront amenés à oeuvrer pendant toute la durée de leur mandat, au bon fonctionnement et à la prise de décisions au sein des commissions plus ou moins stratégiques, et des conseils d’administration de collèges ou d’associations.

On notera notamment l’attribution de la présidence de la commission des finances à Jérémy ALDRIN, un conseiller de l’opposition, conformément à la signature par le maire de l’engagement Anticor avant les élections municipales.

Cruelle démocratie ?

La démocratie a quelque chose de cruel, partout là où elle s’exprime. Cruel surtout pour l’opposition qui, forcément, ne peut pas obtenir ce qu’elle souhaite puisque la majorité par définition, a le poids suffisant pour faire passer à peu près toutes les décisions qu’elle désire.

La représentation du conseil municipal au sein de certains conseils d’administration a ainsi pu être cadenassée par la majorité, en tout cas pour certains cas comme l’UEM et l’association Seniors Temps Libre, des conseils d’administration où les candidatures respectives de Emmanuel LEBEAU et de Nathalie COLIN OESTERLE se sont fait blackboulées par les votes de la majorité, votant comme un seul homme pour leur fermer la porte.

La démocratie locale n’en sort certainement pas grandie, mais la loi est respectée. Le maire a pu ainsi distribuer les représentations qu’il a souhaité laisser à son opposition. Pour ce qui est de la transparence, on peut se demander si une ouverture de ce côté n’aurait pas mis fin d’un coup d’un seul, aux suppositions et aux rumeurs qui ne manqueront pas d’éclore.

Le Front National a eu droit à un traitement particulier pour ces mêmes représentations. N’obtenant, sauf pour les commissions principales légalement incontournables, aucun mandat. Une position assumée par le maire, ne préférant pas être représenté en son nom par un élu du FN, surtout dans les écoles d’ailleurs.

Cette position a conduit Françoise GROLET à expliquer que les élus d’extrême droite « n’étaient pas des sous-hommes« , sans effet. Exprimant son malaise, et parlant de manipulation, elle a néanmoins du se résoudre à voir passer les délégations sous son nez.

Faisant preuve de plus de souplesse un peu plus tard, le maire a accepté de faire liste commune avec le groupe de Marie Jo ZIMMERMANN pour les sièges à la commission des appels d’offre, et à celle de la délégation des services publics.

Souffler le chaud et le froid, s’entendre sans être du même bord, le difficile exercice de la démocratie locale a quelque peu redoré son blason du fait de ces accords.

Pataquès sur les indemnités

« Une erreur technique » des services, c’est comme cela que l’équipe municipale a expliqué un changement dans la motion définissant les indemnités de fonction des membres du Conseil Municipal, entre le document transmis à l’origine vendredi 11 avril, et la version modifiée présentée finalement le mardi 15.

A l’origine, une promesse de campagne de Dominique GROS, de ne pas augmenter ce budget par rapport à celui de 2008. Sauf qu’en 2014, avec plus de délégués désignés, la note initialement présentée pesait 10% de plus.

Une erreur sur laquelle Emmannuel LEBEAU, conseiller d’opposition connu pour être le chantre des chiffres, a vivement réagi au cours du week-end, revendiquant après la correction par l’équipe du maire, la paternité sinon du changement ainsi effectué, du moins de l’alerte.

Dominique GROS assumant l’erreur de ses services, a indiqué qu’en aucun cas il ne s’agissait de sa part d’une volonté d’aller à l’encontre de l’une de ses promesses de campagnes (un budget à coût constant), et que constatant l’erreur, il avait effectivement corrigé le tir et donc, diminué les indemnités de tous les élus et délégués, pour respecter sa promesse.

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Une précipitation, qui prive l’opposition d’une arme potentiellement redoutable

Plusieurs observateurs s’en sont fait la remarque. L’erreur une fois constatée, Emmanuel LEBEAU n’a eu de cesse de faire grand bruit autour de celle-ci, obtenant malgré le refus du maire de lui en restituer la gloire, le premier couac de la mandature. Soit.

Sauf qu’à bien y regarder, l’opposition aurait eu peut-être plus d’effet si elle avait dégainé l’augmentation du budget au moment du vote de la motion non corrigée, brandissant dans la surprise du conseil municipal, l’argument du pêché originel de Dominique GROS sous sa première mandature : une promesse non-tenue liée aux finances de la ville.

L’opposition aurait ainsi pu mettre le maire en difficulté dès ses premières décisions au conseil municipal, car visiblement l’erreur n’avait pas été repérée. Mais surtout, elle se serait dotée dès le second conseil municipal, d’une arme à brandir régulièrement sous le nez du maire, et à ressortir au candidat de la majorité sortante lors des élections en 2020.

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L’on retiendra finalement que le montant des indemnités voté correspond à la promesse de Dominique GROS de ne pas les augmenter, et que les délégués toucheront au final, moins qu’initialement prévu.

Le retour de l’armée Metzicaine d’Emmanuel LEBEAU

Décidément très en forme, le conseiller d’opposition a multiplié les prises de parole, alors que Thomas SCUDERI surveillait de près sa montre puisque désormais chaque intervention doit se limiter à 3 minutes.

Rappelant qu’en son temps Dominique GROS l’avait appuyé pour obtenir la diminution du nombre de conseillers à la communauté de Metz Métropole, Emmanuel LEBEAU a manifesté sa surprise de voir le nombre de délégué augmenter dans la commune. Demandant (en écho à Marie Jo ZIMMERMANN) une baisse de 10% supplémentaire de leurs indemnités (par rapport à la modification déjà apportée) pour que le coût diminue plutôt qu’il reste stable par rapport à 2008, il ne sera pas entendu.

Pour le plus grand plaisir de la majorité (certains élus se sont même retenus d’applaudir), Françoise GROLET a quant à elle indiqué que les indemnités de fonction des élus municipaux correspondaient à une charge de travail bien réelle, à une utilité avérée et qu’il serait contre-productif de les baisser, dans un climat ou le politique est pourtant décrié.

En réponse, le maire a remercié Françoise GROLET dont il a dit partager l’avis, et précisé que ce choix du nombre de délégués correspondait à son souhait de positionner suffisamment d’élus en face des nécessités des habitants.

Le conseil municipal est en place, les commissions votées, les délégations attribuées et les représentations désignées. La vie politique de la ville peut entamer pour de bon, la nouvelle mandature.

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