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UNESCO : la candidature de Metz, un travail de longue haleine, présentée au grand public

Mardi 5 avril 2016 a été présentée au grand public la candidature de la ville de Metz au patrimoine mondial de l’UNESCO, à l’occasion d’une conférence à l’Arsenal qui a fait salle comble… voire plus.

Cette présentation s’est faite selon la volonté de l’équipe porteuse du projet, malgré la difficulté à communiquer sur celui-ci.

Metz royale

Cela fait maintenant dix ans. Dix ans que la ville de Metz est engagée dans une démarche active pour inscrire une partie de son patrimoine à la très convoitée liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts.

En 7 ans, le dossier, réalisé par un comité scientifique constitué en 2009, est passé de la simple ébauche à quelque chose de concret. Et aujourd’hui, la candidature entre dans une phase décisive.

« Depuis 2014, Metz est sur la liste indicative française, c’est-à-dire la liste des biens que la France doit soumettre à l’UNESCO. »

explique Dominique Gros, maire de Metz.

Une première étape indispensable pour ce dossier, désormais éligible au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Pour arriver à ses fins, la municipalité a mis les grands moyens : le secteur sauvegardé a été multiplié par sept et 2 millions d’€ ont été investis dans les monuments.

Dominique Gros, ici aux côtés de l'historienne de l’art Christiane Pignon-Feller, de l'historien de l’architecture Aurélien Davrius, et de l'architecte et historien Joseph Abram.
Dominique Gros, ici aux côtés de l’historienne de l’art Christiane Pignon-Feller, de l’historien de l’architecture Aurélien Davrius, et de l’architecte et historien Joseph Abram.

« Cette candidature crée des opportunités en termes de tourisme et doit rendre fier les générations futures. Mais c’est surtout un moyen pour la ville de se réconcilier avec son Histoire. »

justifie Dominique Gros.

Un dossier difficile à communiquer

Place alors aux choses concrètes, à savoir la présentation du dossier. Un dossier scientifique, difficilement communicable aux dires de l’architecte et historien Joseph Abram, directeur du comité scientifique.

« Comment faire partager un dossier aussi complexe au public ? »

La réponse tient en un court film, chargé de servir la cause de la ville face au jury de l’UNESCO. Réalisé par l’Université de Lorraine, ce film retrace la riche et complexe histoire de la ville.

Du Saint-Empire romain germanique à l’annexion allemande de 1871 en passant par sa période royale, le public suit, pendant une dizaines de minutes, les évolutions de Metz au cours des âges.

Et a eu une esquisse du dossier, baptisé « Metz ville royale et impériale ». Un dossier s’appuyant sur deux secteurs : celui de la Cathédrale et celui de la Gare que Joseph Abram développe plus en détails à notre micro :

Pour figurer dans la liste de l’UNESCO, la candidature doit satisfaire à au moins l’un des dix critères du patrimoine mondial.

Le dossier messin répond à trois d’entre eux : constituer un chef-d’oeuvre du génie humain, témoigner d’un échange d’influences et appartenir à une période significative de l’histoire, selon les termes décrit dans le dossier de candidature.

Constituer un chef-d’oeuvre du génie humain et témoigner d’un échange d’influences

La ville se base sur la confrontation stylistique des deux secteurs, mais aussi des éléments des deux secteurs entre eux.

« La cathédrale est remarquable par elle-même. Mais couplée avec l’Hôtel de ville, elle présente quelque chose d’exceptionnel. De même, il y a une confrontation stylistique entre la gare, avec sa place de 300m, et la Poste, inspirée des anciennes forteresses allemandes. »

explique Joseph Abram.

Appartenir à une période significative de l’histoire

L’histoire de la ville de Metz, particulièrement mouvementée, est notamment marquée par plusieurs annexions allemandes. Des annexions qui ont laissé des traces profondes dans son architecture.

« Le centre historique de Metz et son extension moderne allemande offrent un observatoire exceptionnel de l’architecture éclectique. Et si la ville a été détruite de manière partielle, elle a su préserver son caractère. »

Un comité de soutien mis en place

Pour porter ce projet, en plus du comité scientifique déjà en place, un comité de soutien a été constitué, avec quelques pointures comme les époux Badinter, le designer Philippe Starck, le romancier Mathias Enard, ou encore Shigeru Ban, concepteur du Centre Pompidou-Metz.

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Directeur de l’orchestre national de Lorraine, Jacques Mercier (à droite) fait partie des membres du comité de soutien à Metz.

Au niveau local, le chanteur Cascadeur, le président de l’académie nationale de Metz Gérard Nauroy ou encore Jacques Mercier, directeur de l’Orchestre national de Lorraine, sont investis dans le projet.

Tous ceux qui le souhaitent peuvent rejoindre ce comité en cliquant ici.

Prochaine étape de la candidature : un grand oral, qui aura lieu en avril 2016 à Paris.

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Pas si grand public que ça…

Il était certain que le public affluerait. Pourtant, c’est la salle de l’Esplanade, d’une capacité de 352 places, qui a été choisi pour la présentation.

Conséquences : de nombreuses personnes n’ont pas pu assister à la conférence, coincées sur le palier et d’autres ont du rester debout au fond de la salle.

Un événement Facebook avait pourtant été crée et plus de 600 personnes avaient été invitées. 
En préambule de son intervention, Dominique Gros s’est excusé de la gêne occasionnée : « Je suis confus de cette erreur de volume, nous aurions dû prendre la grande salle. »[/note]

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