Actualité locale & société

Metz et Chrodegang aux origines de la musique classique ?

Dans le cadre de notre série d’articles sur l’histoire de Metz, ses contes et ses légendes, voici un petit « cocorico » local.

En effet, la ville de Metz a été le berceau réel d’un « mouvement artistique religieux » « inventé » à la fin du 8e siècle et qui a accompagné l’implantation du christianisme en Europe, rien que ça…

parchemin contes et légendes

On ne vous apprend rien : Metz est une ville riche en histoire. Il n’y a qu’à voir la place Saint-Louis ou le cloître des Récollets pour s’en rendre compte.

Mais c’est aussi à Metz, pendant le règne des rois Carolingiens, qu’a été inventé…le chant grégorien !

Et tenez vous bien, le chant grégorien est considéré par certains comme le point de départ de la musique occidentale savante, appelée musique classique !

Commençons par vous mettre dans l’ambiance… lancez la vidéo et tendez l’oreille avant de poursuivre votre lecture 😉

Metz, ville capitale

Metz existe depuis l’époque gallo-romaine, et a été une des villes les plus importantes sous les règnes de Clovis, puis de Charlemagne. C’était aussi un des piliers de la religion catholique. C’est notamment à Metz que se trouve l’une des plus vieilles églises de France, Saint-Pierre-aux-Nonnains bâtie il y a 1000 ans.

50 ans avant le couronnement de Charlemagne en tant qu’empereur, un archevêque, Chrodegang (prononcez Krodegangue) vit à Metz. Il a la ferme intention de renforcer la foi chrétienne à l’intérieur du royaume franc.

Sous l’impulsion de Pépin le Bref, puis de son fils Charlemagne, Chrodegang se met au travail. Il prend exemple sur le clergé romain, modèle en matière de foi catholique, et réforme le chant. Il doit se faire obligatoirement en latin, avec des règles de solfège très strictes.

C’est ainsi que le chant grégorien vit le jour à Metz…

Charlemagne est content du travail de l’archevêque, et décide de tout mettre en œuvre pour exporter ce modèle aux quatre coins de son royaume. Les techniques de chant de Chrodegang gagnent alors une telle renommée, que, jusqu’au 10ème siècle, on l’appellera le chant messin (Scola Metensis).

Le chant grégorien est aujourd’hui apprécié pour sa qualité esthétique. C’est un genre musical qui appelle au calme, au recueillement, à la contemplation intérieure. Il doit se chanter a cappella, c’est-à-dire, sans accompagnement harmonisé instrumental, car toute harmonisation, même discrète, modifie la structure de cette musique qui se chante voix à l’unisson.

Chrétiens VS païens

Le chant grégorien, qui doit son nom au Pape Grégoire le Grand, même s’il n’a pas disparu, n’est plus très pratiqué aujourd’hui, dans les cérémonies plus solennelles de la liturgie. Il a même faillit disparaître puisque les notes ne s’écrivaient pas sur une partition lorsqu’il a été inventé.

Mais il a eu son importance en son temps, parce que les règles mises en place par Chrodegang permettaient d’apporter de l’unité dans la manifestation de la foi des chrétiens.

Ainsi, tout le monde priait dieu de la même manière, avec la même ferveur. Une façon d’ancrer la religion chrétienne dans la société, au détriment des croyances païennes, différentes selon les régions, et basées sur des superstitions.

Rien d’étonnant, alors, à ce que la foi catholique ait laissé une telle empreinte tout au long de l’histoire, jusqu’à notre société contemporaine. Et Metz, par l’intermédiaire de Chrodegang, y a joué un rôle musical de premier plan.

Un commentaire

  1. Le chant de la vidéo est accompagné à l’orgue, contrairement à ce qui est dit dans l’article : « Il doit se chanter a cappella, c’est-à-dire, sans accompagnement harmonisé instrumental, car toute harmonisation, même discrète, modifie la structure de cette musique qui se chante voix à l’unisson. »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page