Politique & social

Metz Métropole : horizon budgétaire compliqué

Le conseil de communauté de l’agglomération de Metz Métropole tenait sa réunion mensuelle ce lundi 02 juin. Au programme notamment, l’approbation des comptes de 2013.

Une valse des chiffres qui a amené les conseillers communautaires à faire un constat simple : l’avenir s’annonce compliqué côté finances, des choix difficiles s’imposeront, mais l’agglo doit continuer à monter en puissance.

A la croisée des chemins

« Metz Métropole est à la croisée des chemins« , c’est ainsi que la situation a été décrite lors de ce conseil. Les chiffres de l’exercice 2013 ainsi entérinés sont notamment ceux de la dernière année des travaux de Mettis, dont le coût entre désormais en phase de digestion.

C’est effectivement un moment particulier dans la vie de l’agglo. Après avoir (entre autres) modernisé son système de transports en commun, c’est le moment de se tourner vers la suite du programme, d’affiner une stratégie pour l’avenir, de poser les bons choix sur la table.

Sauf qu’entre le moment ou a été prise la décision de ce lourd investissement et aujourd’hui, la crise financière est passée par là.

L’Etat a été contraint de changer les règles du jeu en baissant les dotations aux collectivités, les entreprises investissent moins, grandissent moins et leurs contributions n’augmentent pas, et enfin, la stabilité du nombre de ménages résidant sur le territoire (du fait de cette attractivité en berne) ne permet pas de percevoir plus d’impôts à taux constant.

Jean Luc BOHL, le président de Metz Métropole résume ainsi le défi :

« Nous sommes contraints désormais à être plus responsable et comptable au regard de nos exigences, et de certains facteurs externes. »

186 millions d’euros de dettes

Le chiffre (non contesté) est avancé par Emmanuel LEBEAU, qui redonne les perspectives de l’évolution : de 13,5 millions d’euros en 2008, la dette est désormais de 186 millions d’euros à fin 2013, et elle augmentera encore en 2014.

Des chiffres qui, semble-t-il, n’ont surpris personne, en tout cas pas Thierry HORY (qui préside la commission des finances), « ils étaient attendus à ce niveau » puisque les décisions avaient été prises par le Conseil de la Communauté.

Mais l’effet de ciseaux, avec la baisse des recettes qui risque encore de s’aggraver, va mettre le conseil de communauté sous pression, et des arbitrages devront obligatoirement être rendus pour ne pas sombrer.

Fidèle à son habitude, Dominique GROS indique que les ratios les plus importants « sont en dessous de la moyenne de la strate », notamment celui de la dette par habitant rapportée au budget principal. Et de se faire renvoyer dans les cordes par Emmanuel LEBEAU, qui précise que le budget principal n’intègre pas la dette du budget « Transports ».

Renseignements pris, si les ratios permettent de suivre facilement les évolutions au sein de la comptabilité de l’agglomération, ils ne peuvent que difficilement être comparés à ceux des autres métropoles de France, tout simplement parce que chacune gère ce qu’elle intègre dans les ratios de façon différente.

Des chiffres qui sont donc sensés expliquer, mais qui ne veulent rien dire lorsqu’ils sont comparés, et sur lesquels seront partiellement basés un certain nombre de décisions. Metz Métropole va donc devoir avancer partiellement à l’aveugle, en tout cas lorsqu’il s’agira d’effectuer des comparaisons.

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Le Palais des congrès de Metz remis en cause ?

Il avait été l’un des sujets clivants des élections municipales, et la victoire de Dominique GROS avait (en principe) acté une bonne fois pour toutes la construction du futur Palais des congrès face au Centre Pompidou de Metz (lire notre article : Centre des Congrès de Metz : bonne ou mauvaise idée ?).

Or, pour faire face à son avenir, la communauté d’agglomération va devoir limiter la croissance de son endettement. Avec 10 millions d’euros minimum à poser sur la table, et malgré toute la conviction de certains élus sur l’intérêt de cet outil, le palais des congrès fera forcément partie du cortège des débats sur les choix budgétaires à venir.

Certains le voient déjà mort né, d’autres considèrent que sa construction rapportera plus qu’elle ne coûtera. En période de disette budgétaire, la réalité pourrait bien rattraper les projets les plus importants.
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Quels leviers pour agir ?

Pour regagner des marges de manoeuvre financières, une communauté d’agglomération n’a pas tant de choix que cela.

D’autant plus que la baisse des dotations de l’Etat va se poursuivre, et s’accélérera si l’exécutif national ne trouve pas la solution pour colmater les brèches… où si la croissance en Europe n’emmène finalement pas mécaniquement la France dans son sillage.

Dans la boîte à outils de la métropole messine, 4 leviers principaux pour assurer le financement de son avenir :

  • l’emprunt (avec pour conséquence une nouvelle hausse de la dette)
  • la hausse des impôts sur les ménages (impopulaire)
  • la hausse des impôts sur les entreprises (partiellement contre-productif)
  • la baisse des dépenses de fonctionnement (impact limité)

Dans un contexte tumultueux, avec une concurrence exacerbée entre métropoles, et le remaniement annoncé des régions, Metz Métropole est condamnée à continuer son développement à marche forcée. Objectif : ne pas devenir inaudible et inintéressante entre Paris et Strasbourg, et donc ne pas devenir inexistante dans les futurs grands projets autant qu’auprès des investisseurs…

Le défi est de taille et les leviers d’action contraignants. Les temps ont changé, et les métropoles font face au même « marche ou crève » que beaucoup de ménages et d’entreprises connaissent. La jeune agglomération de Metz Métropole va devoir « la jouer fine » pour sortir du maëlstrom.

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2 commentaires

  1. Bien vu Mr Lebeau, qu’attend donc D. Gros pour nous ressortir ses magazines fétiches où il apparait être le meilleur gestionnaire que le monde ait connu ? C’est clair que le coût des transport dans la dette doit être symbolique, et on se demande bien comment il a pu avancer qu’à Metz la dette était ridicule en ayant englouti la cagnotte laissée par Raush pour son Mettis et tout ça pour ça. Fut un temps, on avait Gros en vélo et casquette (jusqu’en 2008) puis Gros avec chapeau plus chauffeur (à partir de 2008) j’ai peur d’un Gros en cortège pharaonique avec pschent au couleurs de la ville et ce même si on doit tous finir en slip. Pov’ Dominique

  2. « Nous sommes contraints désormais à être plus responsable et comptable »
    Il serait temps quand on voit que la dette a augmenté de 1300% en 5 ans.
    Bravo les gestionnaires!!!

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