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Fusion des régions annulée : en fait, c’était un poisson d’avril !

Explosion de joie en Alsace, consternation dans les autres régions (enfin presque, lire plus bas) : on apprend aujourd’hui que la fusion des régions en France n’était en réalité qu’une blague de François Hollande, lancée un matin de 1er avril, à l’apéro. Récit d’une sacrée boulette…

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L’affaire est presque incroyable : en voulant respecter la vieille tradition des poissons d’avril, le président de la République fraîchement élu aurait lancé l’idée à son premier ministre Jean-Marc Ayrault un matin entre deux bouchées de cacahuètes. Placide, ce dernier aurait alors tourné le regard vers l’un de ses principaux collaborateurs et levé un sourcil.

Problème (comme parfois avec les poissons d’avril), le collaborateur lui, n’a pas interprété ce frémissement comme un éclat de rire, mais plutôt comme une instruction. Il a donc lancé le chantier.

Dès lors, la mécanique ministérielle et technocratique s’est mise en marche, et l’on a commencé à imaginer les contours de nouvelles hyper-régions. Dans les ministères, même si la plupart des collaborateurs se sont demandés s’il ne s’agissait pas d’une blague, le redécoupage a tellement été pris au sérieux que le premier projet proposait même de supprimer les départements !

François Hollande, lui, n’aurait pas été mis au courant de l’effet immédiat de son calembour. Ayrault, l’hyper-actif, avait déjà commencé à faire circuler des informations auprès de certains journalistes, pour que les Français se préparent psychologiquement.

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Les bretons pas contents

La Bretagne, qui pensait avoir un coup d’avance en n’ayant pas besoin gérer de fusion avec une ou plusieurs autres régions, ne prend pas la plaisanterie à la légère.

En effet, pendant que les autres régions se chamaillaient avec le choix des nouveaux centres de décision, et se dépatouillaient avec l’imbroglio infernal, la Bretagne, elle, n’était pas à l’arrêt, continuait comme à son habitude, et pouvait en profiter pour prendre une petite longueur d’avance sur les autres. Après tout, à chacun son tour d’être dans le brouillard !

Avec l’annonce de l’annulation de la fusion, terminées les soirées à compter les points sur le port. Après avoir manifesté contre les portiques Ecomouv’, on pourrait donc bien revoir les bonnets rouges arpenter les rues pour manifester… en faveur d’une fusion qui ne les concerne pas.

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Lorsque son premier ministre est venu lui présenter le résultat des travaux, François Hollande s’est demandé s’il était trop tard pour tout arrêter.

A la recherche d’un consensus, il s’est résolu dans un premier temps à laisser les députés se charger de couler le projet. L’assemblée nationale ne pourra que se dire qu’il s’agit d’une lubie, se sera dit le président de la République.

Sauf qu’à l’été 2014, lorsque la réforme territoriale fut votée, François Hollande a pu constater que cela n’a pas été le cas. Tout juste a-t-il réussi à torpiller in extremis, la suppression pure et simple des départements.

Déssouder la fusion

François Hollande a ensuite laissé filer l’affaire. Puis, un an, jour pour jour, après son poisson d’avril, le président de la République a fait le bilan. Après tout, du bon peut parfois sortir d’un malentendu, s’était-il dit à l’été dernier. Mais le constat est sans appel ou presque.

Côté économie, la mise en place de la fusion des régions aura déjà coûté un paquet de pognon. Côté unité nationale, le boycott des quiches lorraines en Alsace aura vite montré les limites et les français ne s’étaient jamais montrés aussi attachés à leur identité régionale. Côté bonus politique, mise à part la récupération à son bénéfice des voix des différents indépendantistes régionaux, poursuivre la mise en place risquerait tout de même de constituer un problème à François Hollande pour sa propre ré-élection en 2017.

Le président s’est donc décidé à mettre fin à la mascarade ce mercredi 1er avril 2015, en déclarant la suppression du projet de fusion des régions.

S’il n’est pas certain que le choix de la date soit le plus opportun pour être crédible, cette annonce ne fera pas rire tout le monde, il le sait. Pour autant, le président sait aussi qu’il pourra, en fonction des réactions, toujours annoncer que l’annonce de la suppression de la fusion, était elle-même un poisson d’avril. Malin non ?

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